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Réalisation : Nabil Ben Yadir – Scénario : Nadia Lakhdar, Nabil Ben Yadir – Adaptation et dialogues : Nadia Lakhdar, Nabil Ben Yadir, Ahmed Hamidi - Directeur de la photographie : Danny Elsen – Montage : Damien Keyeux – Musique : Stephen Warbeck – Production : Hugo Selignac/Chi-Fou-Mi Productions
Avec :
Olivier Gourmet (Dubois) – Tewlik Jallab (Mohamed) – Vincent Rottiers (Sylvain) – M’Barek Belkouk (Farid) – Nader Boussandel (Yazid) – Lubna Azabal (Kheira) – Hafsia Herzi (Monia) – Charlotte Le Bon (Charlotte) – Philippe Nahon (René) – Jamel Debbouze (Hassan)
Né en 1979 à Bruxelles, Nabil Ben Yadir fait des études d’électromécanique puis décroche quelques petits rôles au cinéma. Il passe à la réalisation avec un court métrage Sortie de clown, qui lui sert d’essai préparatoire à son premier long métrage Les Barons (2009). Ce film sera le plus gros succès du cinéma belge l’année de sa sortie. La Marche est son deuxième long métrage.
Résumé :
Ce film reprend très librement les événements de la « marche contre le racisme et pour l’égalité » qui eut lieu du 15 octobre au 3 décembre 1983, à l’initiative de jeunes des Minguettes, traumatisés par une bavure policière commise sur l’un d’eux. Cette marche les conduisit jusqu’à Paris où plus de 100 000 personnes s’étaient rassemblées, venues de tous horizons.
Analyse :
Cette « marche » a du souffle et un beau dynamisme. Beaucoup d’éléments du récit sont authentiques et quelques personnages du film ont vraiment existé et participé à cette marche. D’autres sont inspirés de certains marcheurs, voire le condensé de plusieurs d’entre eux. Cette marche, partie de Marseille, était soutenue et accompagnée par un prêtre Christian Delorme et un pasteur (ce dernier n’apparaît que très brièvement dans le film). Le film montre bien le peu de participants et d’accueil de ces marcheurs au cours du premier mois, la pauvreté et le dénuement de leurs hébergements (gymnases, églises, temples…) l’hostilité qu’ils subissent, les dissensions et les conflits au sein de cette petite équipe. Puis la montée progressive de la sympathie envers eux et le développement de soutiens de plus en plus nombreux, probablement liés à l’assassinat d’un maghrébin dans le train Bordeaux-Vintimille, par 4 militaires et l’émotion que cela suscita dans tout le pays. La reconstitution historique est de qualité : décors, vêtements, musique, type de langage utilisé (très soutenu, sans verlan ni langage « banlieue » et que les acteurs ont pu observer sur des séquences d’archives), contenu des discours tenu. Leur source a d’abord été un livre La marche de Bouzid Kara (écrit en 1984) mais aussi des rencontres avec les vrais marcheurs, ou même des événements de l’époque qui ne se sont pas produits au cours de la marche elle-même. Nabil Ben Yadir fait alterner des scènes des marcheurs découvrant, sous des points de vue divers, la France profonde traversée ; des scènes de débats entre eux ou avec un auditoire, des scènes de rassemblements avec discours de plus en plus assuré..., le tout sans lasser. Il est servi par des acteurs de qualité, aucun ne volant la vedette aux autres.
Mais le propos du réalisateur est aussi d’ancrer ces événements de 1983 dans l’actualité de 2013, pour montrer peut-être que peu de choses ont changé. Et pour cet ancrage ont été créés des personnages nouveaux introduisant une thématique qui n’existait pas dans la marche historique. Ainsi celle de l’homophobie, à travers le personnage de Claire, photographe canadienne et lesbienne. Cette modification introduit dans le récit une autre « exclusion » beaucoup plus en phase avec l’air du temps. Mais était-ce nécessaire ?
Un film utile donc pour rappeler ces événements, à travers une mise en scène de grand cinéma populaire.
Maguy Chailley
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