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Réalisation : Bong Joon-ho - scénario : Bong Joon-Ho d’après une bande dessinée du français Jacques Lob - Décor de Andrej Neksavil - Photo de Hong Kyung-pyo - Costumes de Catherine Georgen - Production : Moho film
Avec :
Chris Evans (Curtis), Song Kang-ho (Minsu), Ed Harris (Wilford), Tilda Swinton (Mason)
Né en 1969 à Séoul, Bong Joon-ho a fait des études de sociologie et de cinéma en Corée. Après deux courts métrages, il réalise en 2000 Barking dog puis The host en 2006 qui sera un grand succès en France. En 2008, il se joint à Léos Carax et Michel Gondry pour présenter un court métrage dans Tokyo.
Résumé :
En 2014, pour lutter contre le réchauffement climatique, un gaz est diffusé dans l’atmosphère mais il provoque une glaciation qui élimine l’humanité entière. Des rescapés prennent place dans un train qui fait le tour de la terre en un an, sans jamais s’arrêter et qui est autosuffisant. Toutes les couches de la population y sont représentées, les pauvres en queue et les riches en tête. Le concepteur du train, Wilford, et sa milice sont aux commandes de la machine. Tout le film se situera dans ce train.
Analyse :
L’action commence 17 ans après le départ du train, dans les wagons de queue où la plèbe s’entasse sans lumière naturelle et avec une nourriture artificielle. Elle est livrée à la brutalité des miliciens. Une révolte se prépare, menée par un petit groupe, dont Curtis prend la tête. Il s’agit de remonter les wagons jusqu’à la salle des machines où la confrontation finale aura lieu avec Wilford. Les insurgés seront aidés par un technicien coréen spécialiste de l’ouverture des portes, Minsu.
Dès le début du film on est saisi par l’atmosphère glauque du wagon de queue avec ses créatures sales et pouilleuses, plongées dans une quasi obscurité. Les brutalités et humiliations des gardiens, la nourriture infecte, la drogue, tout cela nous plonge dans un univers claustrophobe qui nous rappelle celui de l’excellent film de Richard Fleisher Soleil vert. La caméra, vive, accentue le malaise et les premiers affrontements entre les insurgés et les forces de l’ordre sont percutants car ils se passent dans la pénombre. Le rythme garde cette intensité jusqu’au milieu du film au moment où les insurgés atteignent le milieu du train. A ce moment seulement, des vitres ouvrent enfin sur l’extérieur et l’on découvre les paysages de désolation glacée de la terre.
Avec la lumière, il se produit un changement de régime dans le déroulement de l’action. On quitte l’atmosphère lourde et angoissante de la première partie du film pour un blockbuster hollywoodien banal, à l’idéologie de bazar sur les méfaits du totalitarisme. On traverse des wagons où poussent des vergers, où les voyageurs satisfont tous leurs désirs et où l’on enseigne à l’école le culte de la personnalité. Le film devient verbeux, les scènes de combat plus classiques sont de moins en moins crédibles. On ira ainsi jusqu’à la conclusion, digne des pires clichés écolo. Un bon spectacle tout de même qui mérite d’être vu, ne serait ce que pour savoir ce qui y fait courir les jeunes (en milieu d’après midi un jour de semaine, la salle en était pleine à 90%).
Jean Wilkowski
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