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Réalisation : Hayao Miyazaki - scénario : Hayao Miyazaki - Image : Atsushi Okui - Direction artistique : Yoji Seyama - Son : Koji Kasamatsu - Montage : Takeshi Seyama - Musique : Joe Hisaishi - Producteur : Toshio Suzuki. Société de production : Studio Ghibli - Distribution : Toho, Walt Disney Company - Interprètes vocaux : Hideaki Anno (Jiro Horikoshi), Miori Takimoto (Naoko Satomi), Hidetsoshi Nishijima (Honjo), Masahiko Nishimura (Ku
Avec :
Né à Tokyo en 1941 dans un pays sinistré, Hayao Mitazaki est une grande figure du Japon, mangaka, dessinateur, réalisateur de films d’animation et fondateur du studio Ghibli. Dans son œuvre destinée en priorité aux pré-adolescents, il évoque les relations de l’homme avec la nature, l’écologie, la famille, l’enfance : ainsi dans le Château de Cagliostro (1979), Nausicaa et la vallée du vent (1984), Mon voisin Totoro (1988), La princesse Mononoké (1997), Le Voyage de Chihiro (2001). Le vent se lève s’adresse cette fois aux adultes et doit être son dernier long-métrage.
Résumé :
L’action, qui se situe à Tokyo dans les années 1920, conjugue la passion pour l’aéronautique de Jiro Horikoshi (1903-1982) --devenu le concepteur du redoutable chasseur-bombardier Zéro de la Deuxième guerre mondiale-- avec une romance sentimentale empruntée à un roman de Tatsui Hori (1904-1953). Le jeune Jiro fait la connaissance de sa future femme, Naoko, lors du tremblement de terre de Kanto en 1923 (80.000 morts). Il rêve de faire un bel avion mais on l’envoie visiter les usines Junker en Allemagne tandis que monte le nazisme en Europe. Naoko apprend qu’elle est tuberculeuse et doit aller se soigner dans un sanatorium.
Analyse :
Ce dessin animé-testament, plein de poésie et de tendresse, et dont le titre est emprunté :à un vers du Cimetière marin de Paul Valéry, Le vent se lève, il faut tenter de vivre, constitue une réflexion émouvante sur l’Histoire sanglante du Japon au XXème siècle, ses souffrances et ses contradictions et une invitation à, selon les mots de Miyazaki, tenter d’être, d’avancer, d’accomplir, malgré un sort contraire. Le réalisateur s’est identifié en partie à son héros, comme lui myope et fou d’aviation et il développe à travers lui ses réflexions sur la mort, constamment présente. Il évoque aussi la fierté des Japonais, soucieux dans l’entre-deux-guerres de rattraper l’Occident. Face à des critiques, notamment en Corée, selon lesquels Horikoshi était un criminel de guerre, responsable de Pearl Harbour et des destructions des kamikazes, Miyazaki, défend la création et le créateur, pas comptable de ce que les politiques font de son œuvre. « Je savais que ce film ne passerait pas auprès des personnes qui raisonnent en terme d’idéologie. On ne peut pas comprendre ce qui se passe dans le monde en étant manichéen, pour ou contre, a-t-il expliqué à Télérama, ajoutant : Horikozi ne mérite pas d’être condamné (…) il voulait juste faire quelque chose de beau. De la beauté, il y en a plein dans Le vent se lève : celle des prairies au vert tendre, éclatant, celle du vent qui soulève les avions et les chapeaux, celle de la pluie qui goûte sur les parapluies et frappe les vitres. La beauté des sentiments aussi nous émeut, comme la complicité du frère et de la sœur admirant le ciel étoilé ou l’amour délicat et tendre du jeune couple, confronté à la maladie et à la mort.
Françoise Wilkowski-Dehove
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