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Réalisation : Roberto Ando - Scénario : R. Ando (d’après son roman « Le trône vide »), et Angelo Pasquini - Photo : Maurizio Calvesi - Montage : Clelio Benevento - Costumes : Lina Nerli Taviani - Son : Fulgenzio Ceccon - Décors : Gianni Carlucci - Musique : Marco Betta - Distribution : Bellissima Films - Production : Bibi Films, Rai Cinema.
Avec :
Toni Servillo (Enrique Oliveri), Valerio Mastandrea (Andrea Bottini), Michela Cescon (Anna), Valéria Bruni Tedeschi (Danielle).
Né en 1959 à Palerme (Italie), Roberto Ando est un écrivain, scénariste et réalisateur italien. Après avoir commencé des études de philosophie, il s’est tourné vers le cinéma et a réalisé huit longs métrages, notamment Le prix du désir (2004) et Voyage secret (2006) ainsi que des documentaires, comme Le scénariste et le labyrinthe (2004).
Résumé :
Subissant une sévère perte de popularité dans les sondages et après avoir été vivement chahuté lors d’une réunion politique, le secrétaire général du principal parti d’opposition, Enrique Oliveri, décide de tout lâcher, sans consulter personne, et de disparaître.
Son fidèle conseiller Andrea, et son amie, très embarrassés, parviennent dans un premier temps à donner le change. Puis germe l’idée de contacter le frère jumeau d’Enrique, un philosophe qui vient d’être soigné pour des troubles mentaux.
Analyse :
C’est la troisième fois que Toni Servillo endosse au cinéma le rôle d’un homme politique et, dans cette comédie très jubilatoire qui repose avant tout sur lui, il est sublime. La déliquescence de la démocratie italienne en est la toile de fond, montrée sans fard, surtout pour accentuer le comique de situation. Car l’intention de Roberto Ando est de rester léger et ce serait une erreur que de le prendre au sérieux. N’a-t-il pas donné le nom d’Oliveri à un acteur dont la ressemblance est frappante avec le fondateur du parti de l’Olivier, Walter Veltroni ?
On voit d’abord notre responsable politique (de centre-gauche), désabusé, accablé, sans solution se rendre à une réunion politique quasiment à reculons, tant les sondages sont mauvais. Mais s’est dans le costume de l’extravagant jumeau, Giovanni, que Toni Servillo, avec ses mimiques et expressions variées et subtiles, semble s’amuser le plus. Car le jumeau imprévisible se prend au jeu de la politique et se met à délivrer à une classe politique sans perspective des discours totalement vides mais inspirés et suffisamment ambigus pour faire illusion et redonner foi à tous ceux qui ont envie d’y croire. La courbe s’inverse dans les sondages tandis que l’on assiste à un entretien inouï entre Giovanni et le président de la République, ravi d’avoir retrouvé son opposant préféré. La chancelière d’un pays voisin quant à elle a droit à une leçon particulière de paso doble !
Opéra de Verdi et piano romantique accompagnent ce pamphlet plein de charme italien, qui se passe la plupart du temps à Rome ou à Paris.
Françoise Wilkowski-Dehove
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