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Réalisation : Miller Bennett – Scénario/ Dialogues : KristSz)in Gore, E.Max Fry, Dan Futterman- Photo : Georg Fraser – Montage : Stuart Levy, Conor O’Neil, Jay Cassidy – Musique : Rob Simonsen– Son : Paul Hsu -Distribution : Mars Films
Avec :
Steve Carrell (John Du Pont), Channing Tatum (Mark Schultz), Mark Buffalo (Dave Schultz), Vanessa Redgrave (Jean Du Pont), Sienna Miller (Nancy Schultz)
Bennett Miller est né en 1966. Son premier film est documentaire : The Cruise (1998, inédit en France). Puis deux longs métrages : en 2005 l’étonnant Truman Capote (où Philp Seymour Hoffman est excellent), en 2011 Le Stratège (métaphore du libéralisme, avec Brad Pitt dans un rôle complexe). Foxcatcher, son troisième long-métrage, a reçu le très mérité Prix de la Mise en scène à Cannes 2014. Il est inspiré d’une histoire vraie.
Résumé :
Un milliardaire, membre de la fameuse famille Du Pont, qui s’est enrichie dans la vente d’armements, décide de créer l’équipe américaine de lutte libre (ou gréco-romaine) avec l’aide des frères Schultz, champions aux JO de Los Angelès. Objectif : gagner le championnat du monde et remporter une médaille d’or aux JO de Séoul (1988). Voilà donc John Du Pont manager d’une équipe d’élite, avec en-tête un garçon brut de fonderie et manipulable.
Analyse :
Un trio d’acteurs remarquables incarne les protagonistes de l’histoire dramatique (et vraie) des frères Schultz, champions olympiques de lutte libre (wrestling) en 1984, et du magnat mégalomane John du Pont. L’évocation, dans le générique, d’un passé glorieux autour de l’élevage de chevaux et des courses hippiques, un passé jauni comme les photos, campe ce qui formera l’univers psychologique du" coach" John du Pont. En effet, la relation à la mère (digne et émouvante Vanessa Redgrave) est la clé de la névrose du fils, contraint toute sa vie de s’intéresser à la passion de sa mère, les chevaux. La relation est conflictuelle, et non-dite, entre la mère castratrice et le fils d’un côté, et celle des deux frères : David, l’aîné, et Mark, le cadet, de l’autre. Au nom de la grandeur de l’Amérique et de ses valeurs, John, qui se fait aussi appeler l’Aigle Doré, va s’immiscer dans la vie de Mark, un être frustre, à peine dégrossi, dont l’entraîneur est David, très attentif et compétent, un vrai coach dans tous les sens du terme (ce que ne pourra jamais être John du Pont, malgré l’ascendant que lui donne sa fortune).
L’univers des clubs de lutte libre est montré de manière crédible, ainsi que la passion des athlètes américains qui veulent renouveler l’exploit de 1984, à Séoul, en 1988. En fait, la volonté paranoïaque de du Pont se heurte à la tendresse fraternelle et familiale de David. Plans serrés et plans larges, cadrage respectueux des visages où affleurent les sentiments (et leur dissimulation), une musique discrète, jamais appuyée. Dans cet univers de plus en plus étouffant (avec un Steve Carrell génial), va se nouer le drame final. L’impression qui se dégage de ce film est celle d’un grand cinéma, celui que l’on aime. Un film qui dit quelque chose et qui le dit bien ! Ceux qui n’aiment pas le « cinéma américain » devraient faire l’effort d’aller voir Foxcatcher.
Alain Le Goanvic
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