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Réalisation : Bécue-Renard Laurent - Photographie: Camille Cottagnoud - Montage: Isidore Bethel, Sophie Brunet, Charlotte Boigeol - Musique originale: Kudsi Erguner - Sil Bécue - Montage son: Sandie Bompar - Production: Alice Films -. Distribution: Alice Films et Why Not Productions
Avec :
Né en 1966, diplômé de Sciences Po et ancien élève de l’ESSEC, le réalisateur a passé en 1995-96 la dernière année de la guerre de Bosnie à Sarajevo. Revenu sur ce terrain il s’attache aux répercussions psychiques du conflit en filmant pour De guerre lasses, qui obtient à Berlin le prix du film de la paix, le travail de deuil entrepris par les veuves de jeunes combattants. Le film qui vient de sortir est le second d’une trilogie intitulée Une généalogie de la colère.
Résumé :
Le sujet de cet implacable et bouleversant documentaire est l’exploration par la caméra des ravages du syndrome de stress post traumatique de guerre. De 2008 à 2013 le réalisateur a suivi dans leur intimité 12 jeunes soldats de retour du front d’Irak et d’Afghanistan. Durant plus d’un an le réalisateur a partagé leur quotidien dans un centre de prise en charge pour anciens combattants, avant de les accompagner pendant les 4 années suivantes au sein de leur vie de famille.
Analyse :
Depuis ses débuts, le cinéma a souvent montré, dans des fictions de toutes les époques historiques, les horreurs de la guerre, les morts et les blessés. Ce qui a rarement été abordé en revanche ce sont les répercussions psychiques durables de conflits qui ont placé de jeunes hommes dans des situations extrêmes où ils ont participé à des massacres ou à des tortures, ou en ont été témoins. Revenus des combats, nombreux sont les hommes qui, en proie à un mutisme prolongé sur ces événements, vont voir naître et s’amplifier une souffrance qui ne peut se dire, les empêche de vivre et retentit sur leurs proches. On considère qu’aux Etats-Unis près d’un tiers des 3 millions de vétérans des guerres d’Irak et d’Afghanistan souffrent du syndrome de stress post-traumatique qui se caractérise par des symptômes d’intrusion (envahissement par des souvenirs, des images, des bruits), d’évitement (effort pour ne pas penser à l’événement et ne pas en parler), et d’hyper-vigilance (troubles du sommeil, irascibilité). Les protagonistes de ce documentaire n’ont pas été gravement blessés dans leur corps mais leur esprit est brisé et, consumés de colère, ils sont hantés par les réminiscences insoutenables du champ de? bataille. Guidés par un thérapeute pionnier dans la prise en charge des? traumatismes de guerre, lui-même vétéran du Vietnam, ils vont peu à peu tenter ensemble de mettre des mots sur l’indicible et de se? réconcilier avec eux-mêmes, leur passé et leur famille. Le film montre tous les aspects de la vie des résidents, y compris et surtout les séances de groupe de parole. Le processus thérapeutique permet aux soldats d’exprimer ce qu’ils ont fait, vu et subi pendant leur séjour au front et de comprendre en quoi cette expérience les a détruits. Pour la première fois ils vont raconter, écoutés par le psychothérapeute et encouragés par les récits de leurs camarades, leurs douloureuses expériences de la guerre. C’est à travers cette urgence du témoignage et les effets du partage des sentiments de honte et de culpabilité qu’une reconstruction de leur humanité pourra s’ébaucher.
Jean-Michel Zucker
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