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Réalisation :Réalisation et scénario : Ariel Rotter - Image : Marcello Lavintman - Montage : Eliane Katz Directeur artistique : Aili Chen - Son : Martin Litmanovich - Production : Aircine, Aquafilms, Celluloid Dreams.
Ariel Rotter est le réalisateur de courts métrages et du film « Solo por hoy » en 2001. « El otro » a décroché le Grand Prix du Jury à Berlin 2007, ainsi que le Prix du Meilleur Acteur pour Julio Chavez.
Résumé :
Un voyage d’affaires routinier d’une demi-journée en province, se transforme en un autre voyage : en arrivant à destination, Juan Desouza découvre que l’homme qui voyageait à côté de lui est mort. Secrètement, presque comme un jeu, il décide de prendre l’identité du mort.
Analyse :
Une nouvelle « histoire minimale » argentine ! Pas de scénario proprement dit, pas de musique, peu de dialogues, pas d’espace ouvert mais une fragmentation du réel ! La caméra suit un homme, un certain Desouza, avocat, qui quitte la capitale pour affaires à la campagne… C’est le grand acteur Julio Chavez, homme entre deux âges, qui a joué dans « Le garde du corps » de Romano Moreno, qui incarne (remarquablement) ce personnage en crise. Il voudrait quitter son identité. Il change de nom et de profession trois fois, il erre la nuit au bord d’une route et se laisse gagner par la peur. Solitude, que ne résout pas la rencontre sexuelle avec une jeune et belle femme. Après la parenthèse guère enchantée, Desouza- Morales- Salazar- Branelli revient au bercail et retrouve son vieux père grabataire. Le film se termine sur un dialogue off et un plan fixe, exactement entre deux portes. Qu’est-ce que nous avons appris du « héros »? marié ou pas, il vit avec une femme plus jeune , et cette femme est enceinte. Cette nouvelle est peut-être à l’origine de son errance… momentanée. Autre hypothèse : il s’éloigne de son père, la vision de sa déchéance due à la vieillesse lui serait insupportable.
La vie en apesanteur, comme dans un flottement permanent : cela rappelle au moins deux autres films argentins : « El Aura »de F. Bielinsky (2006), et plus près de nous : « La femme sans tête » de Lucrecia Martel (Sélection Officielle Cannes 2008). C’est la « description d’un état de suspension, d’attente, ne proposant ni espoir, ni désespoir » (Joaquim Manzi), qui serait une des caractéristiques de ce jeune cinéma argentin, de réputation internationale : Carlos Sorin, Moreno, Caetano, Trapero, Burman…
Après l’implosion sociale de 2001, s’agirait -il de l’expression d’un désenchantement, d’un mal de vivre, d’une peur de l’avenir ? La critique sociale serait-elle tellement induite qu’elle en devient illisible ? On peut être intéressé, mais avoir du mal à suivre ces histoires trop évanescentes.
Alain Le Goanvic
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