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Réalisation : Hossein Amini - Scénario : Hossein Amini - Image : Marcel Zyskind - Montage : Nicolas Chaudeurge, Jon Harris (II) - Distribution France : StudioCanal
Avec :
Viggo Mortensen (Chester MacFarland), Kirsten Dunst (Colette MacFarland), Oscar Isaac (Rydal Keener)
Hossein Amini est un Britannique d'origine iranienne, brillant scénariste. En particulier il a écrit l'adaptation de Jude l'Obscur de Thomas Hardy tournée par Michael Winterbottom. The Two Faces of January, adaptation d'un roman de Patricia Highsmith est son premier film.
Résumé :
Rydal, un jeune américain, après avoir abandonné ses études à Yale gagne sa vie à Athènes comme guide pour touristes, à peine arnaqueur. Il rencontre un riche couple d'Américains, Chester et Colette, qui le fascine et l'entraîne dans un traquenard.
Analyse :
'Les deux visages de Janus'. Janus est un dieu romain qui a donné son nom à 'January', janvier en français. 'Pater' est souvent associé au terme 'Janus'. Le dieu est représenté avec deux visages car il est le gardien des portes, en particulier il ouvre le jour et la nuit, il observe donc l'Orient et l'Occident. Mais ses deux visages lui donnent aussi une certaine ambiguïté, souvent l'un noir, l'autre blanc dans les peintures. C'est cette particularité qui est exploitée dans le scénario.
Après les avoir croisés autour du Parthénon, ce qui ancre déjà le récit aux mythes de la Grèce antique, Rydal repère Chester et Colette dans un restaurant, et se montre tellement intéressé par le couple que Chester signale à son épouse l'insistance du regard du jeune homme. Colette fait remarquer à son mari qu'il est, lui-même, l'objet d'observation, tandis que Rydal répond aux questions de sa convive du moment : « Cet homme me fait penser à mon père ». Rydal ne s'est pas rendu aux funérailles de son père, très autoritaire, en prétendant que celui-ci n'aurait pas voulu de lui à son enterrement.
Ce film est un 'noir' particulièrement réussi à la manière d'Hitchcock, avec des scènes de traques, d'accidents et de meurtres dans la ville d'Athènes puis les ruines crétoises du palais de Cnossos ou même au final, la nuit, dans les sombres rues du Bazaar d'Istambul. L'agilité de la caméra est saisissante pour faire ressentir au spectateur l'angoisse du jeune homme se sentant piégé et cherchant à échapper à la police.
Mais inspiré par Patricia Highsmith et situé en Grèce, le scénario ne pourrait se borner à cet aspect. Pour Rydal, la quête amour-haine de Chester, perçu comme un père, est le moteur de l'action, couplée avec un sentiment quasi-œdipien pour Colette. Voici donc reconstitué le drame de Thèbes dans un autre ordre puisque Colette, prête à tomber dans les bras de Ryan, est involontairement tuée par Chester alors que le meurtre du 'père', livré à une balle policière, se réalise plus tard. La scène finale n'est donc pas seulement un aveu dans la bouche du mourant innocentant Ryan, mais une émouvante réconciliation père-fils qui laisse à penser qu'elle servira au jeune homme à prendre un nouveau départ dans la vie.
Nicole Vercueil
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