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Fiche technique :

Réalisation : Amos Gitai - Scenario : Dan Franck et Jerome Clément, Adaptation Marie-José Sanselme et Gitai, Image : Caroline Champetier- Son : Erwan Kerzanet .

Avec :
Hippolyte Girardot ; Jeanne Moreau ; Emmanuelle Devos ; Dominique Blanc

Plus tard tu comprendras

France, Allemagne, Israël, 2009, 88min.

Réalisation : Amos Gitaï

Biographie :

Né en 1950 à Haifa, Amos Gitaï, citoyen israélien, a du, dés ses premiers films documentaires, quitté le pays pour l'exil, à Paris puis les Etats Unis mais c'est bien Israël qu'il voulait filmer et son retour marque le début d'une notoriété qui ne s'est jamais ternie. Depuis Kadosh ( 1999) jusqu'à Free Zone et Désengagement (2007) en passant par Kippour, Kedma, Yom Yom etc .etc., toute son oeuvre parle de ce territoire constamment bouleversé et de ses multiples déchirements.
Ce dernier film est en quelque sorte une surprise, aussi bien sur le plan de la géographie que sur celui de l'histoire évoquée.

Résumé :

Un intellectuel parisien, Victor Bastien, marié et père de deux enfants, baptisé catholique, entreprend à quarante ans une enquête concernant le parcours de ses grands parents dont il découvre qu'ils étaient juifs russes émigrés en France et qu'ils sont morts en camp d'extermination. Il tente, au moment du procès Barbie en 1987 d'en savoir plus de la part de sa mère qui refuse d'en parler.

Analyse :

En ces temps où l'on se tourne beaucoup vers le Passé, ce combat de la Mémoire est symptomatique et douloureux à plusieurs degrés. Il s'agit en effet au départ d'une confession autobiographique parue sous forme d'un livre en 2005. Cette quête a donc réellement été vécue par un personnage très connu : Jérome Clément, le patron de la chaîne Arte. Lequel a accepté après beaucoup d' hésitations de réécrire sa propre expérience avec un scénariste, Dan Franck, qui a créé nécessairement un personnage décalé par rapport à l'original. A cette épreuve de réécriture s'est ajoutée pour l'auteur celle du passage à sa propre représentation sous les traits d'Hippolyte Girardot et celle de sa mère par Jeanne Moreau ! Et au bout de la chaîne il a du accepter de revivre cette anamnèse à travers les inventions d'un cinéaste aussi original et exigeant que Gitaï. Il paraît que ce ne fut pas toujours facile. Mais Jérome Clément en a finalement rapporté l'expérience dans un nouvel écrit : Maintenant je sais !
Car la manière de filmer de l'Israélien transforme cette confession personnelle en une véritable et émouvante fiction. On y retrouve son goût pour le plan-séquence qui prend ici une force particulière. Avec cette façon qu'a la caméra de glisser en continu le long du gris des murs, soit lors du premier plan dans le dédale du Mémorial de la Shoah à la recherche des noms des disparus, soit ensuite dans l'intimité des appartements vécue comme un étouffement. De longs travellings lient ensemble dans un seul mouvement de va et vient les protagonistes et les objets usuels d'une pièce à l'autre. A part, quelquefois, l'ouverture d'une fenêtre vers le dehors. Et cela dure jusqu'au dernier plan où l'on voit Victor fuir les questions de la Commission d'indemnisation des victimes le long d'un sinistre couloir administratif ! Et puis, contraste brutal, voici le flash-back évoquant l'arrestation des grands parents, caméra à l'épaule, filmé comme un cri contre l'inacceptable, en une cascade de plans brefs, chaotiques, tronqués, confus. Comme si cet évènement ne pouvait pas avoir été réel, comme si cela ne pouvait être qu'une négation de la vie.
Gitaï a raison d'avoir dit, à propos de la Shoah : cette transmission ne peut se faire désormais qu'avec l'art.

Jean Domon

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