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Réalisation : Glazer Jonathan – Scénario : Walter Campbell, Jonathan Glazer- Photo: Daniel Landin- Son : Johnie Bum – Musique : Mica Levi- Effets spéciaux : Mark Curtis - Distribution : Studio Canal
Avec :
Scarlett Johansson (Laura) – Jeremy McWilliams (L’homme mauvais) – Paul Branningan (Andrew)
Metteur en scène de théâtre, réalisateur de vidéo-clips et de courts métrages. Ses films publicitaires lui valent un gros succès. Premier long métrage en 2000, Sexy Beast. En 2004, il réalise Birth avec Nicole Kidman. Under the skin est tiré du roman de science-fiction éponyme de Michel Faber.
Résumé :
Une extra-terrestre débarque sur Terre. Elle prend l’apparence d’une séduisante jeune femme et part en quête de proies humaines, surtout d’hommes seuls qui ne peuvent résister à son sex-appeal. Le cadre géographique est l’Ecosse. Laura va découvrir le monde et sa complexité, et celle-ci commence par elle !
Analyse :
Un générique et une première séquence à couper le souffle. Nous sommes projetés dans l’univers, des cercles lumineux se succèdent, une musique faite de bruits et de sons indistincts. Une moto, tel un centaure, fonce sur le spectateur. Corps inanimé d’une femme transporté dans un fourgon blanc. Laura va naître, panneau en ombres chinoises… Qu’y-a-t-il ‘sous la peau’ de Scarlett Johansson ? Le réalisateur joue magnifiquement de la forme ultra féminine de l’actrice, et il est génialement aidé par son directeur de la photographie dans l’approche sensible de l’étrange (et éternel) féminin. Les éclairages sur son visage, sur ses lèvres, sur le début de sa gorge, relèvent d‘un travail subtil et magique. Laura est entourée de nuit, mais elle irradie l’écran d’une lueur diaphane. Cette femme est une ‘alien’, une étrangère venue d’ailleurs, sur un vaisseau dont on ne voit (dans le générique) qu’une lumière qui transperce les ténèbres. Un ange est tombé(e) sur la Terre. Dans la nuit des origines, les hommes happés la suivent. Nuit, lumière, il ne manquait plus que l’eau matricielle. C’est en elle que s’enfonce l’homme mû par son désir, le regard fixé sur l’apparition inaccessible. Le poème d’amour et de mort se déroule le long des routes, des rues humides, dans un village, sur une plage inondée de la mer déchaînée (vision cauchemardesque et fascinante). Cette E.T. découvre enfin qu’elle a un corps qui n’est pas le sien, elle découvre qu’il lui manque ce qui permettrait de réaliser l’acte d’amour avec Andrew, l’homme attentionné qui l’aide et l’accompagne. Car, elle n’a pas ce qu’il désire. Sous la peau… n’existe pas la Femme terrienne. Laura part, court et erre dans une forêt du début du monde, la Brocéliande de toutes les légendes. Elle a peur, elle est perdue, elle n’est même pas Yseult, aucun Tristan ne vient à sa rencontre. Les grandes flammes anéantissent les magies et les superstitions au milieu des arbres indifférents. Seule la musique de Mica Levi, musique des sphères, insaisissable et prégnante, témoigne de l’invisible, alors que la fumée du bûcher s’élève vers le ciel.
Alain Le Goanvic
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