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James Gray - Scénario et dialogues : J.Richard Menello, James Gray - Image : Joaquin Baca-Asay - Montage : John Axelrad - Son : Paul Davies - Production : 2929 Productions - Distribution : Wild Bunch
Avec :
Joaquin Phoenix (Leonard), Gwynneth Paltrow (Michelle), Vinessa Shaw (Sandra), Isabella Rosselini (la mère), Elias Koteas (M. Blatt), Moni Monshonov (le père).
Les films précédents de James Gray (Little Odessa (1995), The yards (2000) et La nuit nous appartient (2007) nous décrivaient le monde de criminels mafieux d’origine russe, avec le même fil rouge : les conflits au sein des relations familiales. Avec Two lovers, nous passons à un film sans violence criminelle, le thème reste commun.
Résumé :
New York. Un homme hésite entre suivre son destin et épouser la femme que ses parents lui ont choisie, ou se rebeller et écouter ses sentiments pour sa nouvelle voisine dont il est tombé éperdument amoureux.
Analyse :
Le précédent film du réalisateur se terminait par un gros plan du visage à l’expression ambiguë de Bobby Green (Joaquin Phoenix), face à son nouveau destin comme successeur de son père dans la police. Si nous retrouvons de nouveau la relation du fils avec le père, Two lovers apporte de grandes nouveautés grâce à une description plus en profondeur du personnage masculin, qui tente de vivre sa vie, en dépit du conditionnement familial et également génétique qui contrecarrent ses désirs.
L’ambiance est sombre, crépusculaire. La quête d’identité de Léonard se déroule dans l’ambiance étouffante de la maison des parents, avec quelques rares échappées à l’extérieur. Leonard a été quitté par sa fiancée, à la suite d’un examen médical constatant l’impossibilité pour le couple d’avoir des enfants viables, les deux ayant la même maladie. Après une tentative de suicide, Leonard est sous médicaments. Nous le voyons tenter de se noyer au tout début du film. Marqué de cette fêlure qui est la perte de l’être aimé, le comportement de cet homme de 30 ans, couvé par sa mère, employé du père à son magasin (un pressing), nous intrigue et nous inquiète.
Une femme brune, Sandra, lui est littéralement offerte par les parents, dans le cadre d’un accord commercial avec le père de Sandra. Elle est belle, et semble comprendre la complexité psychologique de Leonard. Mais une blonde survient, ressemblant dans son apparition à l’héroïne de Vertigo , Michelle, femme étrange (voir les éclairages en clair obscur qui l’accompagnent), à plusieurs facettes, et qui fascine Leonard. Elle l’entraîne dans une relation bizarre, où il est instrumentalisé, mais Leonard n’écoute que ses propres sentiments. Lui qui aurait voulu être photographe et créateur de sa propre vie est confronté à un dilemme : la folle aventure avec Michelle, est peut-être l’occasion d’affirmer ses propres talents – ou la vie rangée (mariage, poste de directeur du nouveau pressing détenu majoritairement par le futur beau-père) avec Sandra.
Que peut faire cet éternel adolescent, englué dans la fatalité d’une existence sans ancrage réel ? c’est la vie qui va décider à sa place. Une fin « raisonnable » (là aussi) clôture le film. L’émotion contenue domine dans ce drame, où James Gray affirme une nouvelle orientation de sa création.
Alain Le Goanvic
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