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Réalisation : Steve Mcqueen - Scénario et dialogues : Enda Walsh, Steve Mcqueen - Production : BLAST ! FILMS - Distribution : MK2 Diffusion
Avec :
Michael Fassbender, Liam Cunningha
Steve McQueen est né en 1969 en Angleterre. Artiste plasticien de renommée mondiale, il a toujours utilisé la pellicule ou la vidéo comme support. Ses oeuvres ont été montrées dans les galeries et les musées. C'est par des courts métrages noir et blanc ("Five easy pieces" en 1995, "Deadpan" en 1997) que Steve Mcqueen s'est d'abord fait remarquer. "Hunger" est son premier long-métrage. Steve Mcqueen dit avoir voulu montrer "cette situation dans laquelle une personne en arrive au stade où son corps est le seul instrument qu'elle puisse utiliser pour se faire entendre". Ce film a été présenté au Festival de Cannes dans la sélection "Un certain regard". Il a été récompensé par la "Caméra d'or".
Résumé :
Prison de Maze, Irlande du Nord, 1981. Raymond Lohan est surveillant, affecté au sinistre quartier H où sont incarcérés les prisonniers politiques de l'IRA, qui ont entamé the "Blanket et no wash protest" pour témoigner de leur colère. Détenus et gardiens y vivent un véritable enfer.
Analyse :
Ce film relate quelques épisodes de la lutte menée, dans les prisons d’Irlande du Nord, par les prisonniers politiques pour obtenir justement le statut de prisonnier politique et non celui de criminels de droit commun. Le réalisateur nous montre la "grève des couvertures et de l’hygiène" puis la grève de la faim de Bobby Sands, qui le conduira jusqu’à la mort. Rien ne nous est épargné de cet univers carcéral, par le réalisme, la cruauté et le crudité des images. Des scènes très dures illustrent la résistance des prisonniers (excréments tapissant les murs des cellules, urine coulant de sous les portes vers les couloirs) ainsi que la manière dont elle est réprimée par les gardiens (tabassage, toilettes forcées, coupes de cheveux sous la contrainte ) et l'armée. La violence de la répression semble si insoutenable que certains craquent chez les gardiens comme parmi les soldats.... Et, lorsque s’amorce la longue agonie de Bobby Sands, rien non plus ne nous sera épargné. Etait-ce nécessaire pour nous faire comprendre l’intensité de la lutte républicaine ? Le très long dialogue entre le héros et l’aumônier de la prison, tentant de le dissuader de s’engager dans cette voie mortelle, est plus intéressant pour nous introduire dans les raisonnements et motivations de ces combattants.
Ce film violent, avec des longueurs appuyées, est-il un film utile ou tombe-t-il dans la complaisance ? Certes, on sent le regard d'un plasticien dans ces cadrages de longs couloirs, ces éclairages et ces prises de vue "floutées" qui nous plongent peu à peu dans l'agonie.... Quelques images souvenirs de Bobby Sand et de son enfance permettent d’échapper à l’impression d’étouffement. Elles rejoignent alors certains plans de Ken Loach dans "Le vent se lève". Mais le propos en était bien différent.
Maguy Chailley
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