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Réalisation : Arash T. Riahi - Image : Miki Riebl - Montage : Karina Kessler - Son : Mohsan Nasiri - Décors : Christoph Kanter - Musique : Karuan - Production : Wefa Film, Les films du Losange - Ventes Internationales : Les Films du Losange
Avec :
Navid Akhavan (Ali) - Pouria Mahyari (Merdad) - Elika Bozorgi (Azy) - Sina Saba (Arman) - Payam Madjlessi (Hassan) - Behi Djanati-Atai (Lale) - Kamran Rad (Kian) - Said Oveissi (Abbas) - Fares Fares (Manu) - Toufan Manoutcheri (Mère) - Michael Niavarani (Père)
Né en 1972 en Iran, Arash T. Riahi vit depuis l’âge de 10 ans en Autriche. Études en arts et cinéma. Auteur et réalisateur de nombreux courts-métrages et documentaires, dont Exile family movie. Présenté dans de nombreux festivals (Montréal, Zurich, Vienne), Pour un instant la liberté est son premier long-métrage de fiction.
Résumé :
Ali et Merdad tentent de fuir l’Iran avec leurs cousins Asy, 7 ans, et Arman, 5 ans, dans le but de les ramener à leurs parents qui vivent en Autriche. Mais ils doivent d’abord passer par la Turquie et attendre un hypothétique visa. Ils font alors connaissance d’autres réfugiés iraniens : un couple et leur petit garçon, un vieux professeur et un jeune kurde. Tous fuient l’arbitraire et l’autoritarisme et espèrent de toutes leurs forces entrer en Europe, terre de liberté.
Analyse :
C’est l’émotion qui prévaut devant ce film, empreint d’un grand réalisme et d’une grande humanité. Les acteurs sont d’une telle authenticité que nous, spectateurs, sommes impliqués dans leur incertain combat. Nous craignons pour leur vie ! Car la force des images et la succession des évènements qui ponctuent l’action font que nous sommes confrontés à une réalité, qui provoque la réflexion, au -delà des clivages politiques. Le réalisateur nous fournit un document d’information sur l’engrenage où tombent les réfugiés, victimes de racisme, de l’exploitation économique. Le rôle de l’ONU (HCR ou Haut Commissariat aux Réfugiés) est-il bien montré ? Les fonctionnaires sont humains, à l’écoute mais ils ne font qu’appliquer des critères souvent rigides, et résultant de compromis politiques.
Ali, Merdad, les deux enfants, le couple et leur garçon, le tandem du jeune kurde et du professeur (qui surmontent leurs difficultés quotidiennes grâce à leur sens de l’humour) déploient toute leur intelligence, toute leur volonté à régler chacun des problèmes rencontrés. Trouver et payer le passeur, se loger décemment, manger, faire les queues interminables devant les bureaux du HCR, éviter les contrôles de police dans la rue, échapper à la chasse implacable des services secrets iraniens, trouver les bons arguments auprès des fonctionnaires de l’ONU…. Des hauts plateaux arides, à la frontière turco-iranienne, aux rues enfiévrées et misérables d’Ankara, les acteurs nous font ressentir la peur, l’anxiété, la honte même.
Certains pourront s’en sortir, pas tous. Le combat continue autrement.
Le film commence par un plan terrifiant, en plongée verticale, d’un peloton d’exécution. Trois personnes sont fusillées. Une voix crie: « Vive la liberté ». Fin du film : le même peloton d’exécution, mais la caméra cadre frontalement les fusillés : deux hommes et une femme, l’un des hommes nous regarde intensément. C’est le vieux professeur, opposant politique, qui va hurler la phrase. Dernière image, fixe, pas de son.
Nous crions mentalement la phrase, pour lui, par solidarité.
Jean-Michel Zucker
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