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Avec :
Jeanne Moreau (Catherine) ; Oskar Werner (Jules) ; Henri Serre (Jim) ; Marie Dubois (Juliette) ; Vanna Urbino (Gilberte).
François Truffaut (1932-1984) est un scénariste, réalisateur, acteur français. Après une enfance difficile, il est sauvé de la délinquance par André Bazin, un critique de cinéma qui lui permet d’intégrer la rédaction des Cahiers du cinéma. Après deux courts métrages, il écrit et réalise Les Quatre cents coups (1959), inspiré de sa propre enfance, Prix de la mise en scène à Cannes. Vingt-sept films ont suivi, notamment Jules et Jim (1962) et Truffaut obtient un Oscar pour La nuit américaine en 1973 et plusieurs Césars pour Le dernier métro (1980).
Résumé :
Paris, dans les années 1910 : Jules, Allemand et Jim, Français, deux amis artistes, sont épris de la même femme, Catherine. C’est Jules qui épouse Catherine. La guerre les sépare. Ils se retrouvent en 1918. Catherine n’aime plus Jules et tombe amoureuse de Jim.
Analyse :
Jules et Jim est considéré comme un des films les plus emblématiques de la Nouvelle Vague. Un film résolument moderne à notre regard d’aujourd’hui. Bien avant 1968, Truffaut nous présente l’image d’une femme libérée, vivant un amour libre dans un triangle amoureux joyeux et décomplexé. Catherine, incarnée par la sublime Jeanne Moreau, est une déesse, un électron libre. Transgressive, elle renverse toutes les conventions, échappe à toute les règles de ce qui serait la bienséance sociale et morale de son époque (on est dans les années 1900). Fantasque, exubérante, elle croque la vie à pleines dents, se travestit en garçon, fume, boit, fréquente les estaminets, a des amants, sans se soucier du regard porté sur elle. Elle est toujours en mouvement, un « tourbillon de la vie », comme elle le chante si justement dans une chanson, véritable hymne à l’amour libre, devenue emblématique du film. Une femme terriblement séduisante, fascinante, mais insatisfaite.
Cette liberté peut, en effet, devenir une malédiction. Comment concilier l’amour dont Catherine est si friande et la liberté ? Certes l’amour est enfermement mais en amour la liberté peut-être le pire des enfermements. Sa quête d’absolu la conduira, entière et fragile, jusqu’à la mort. Truffaut nous amène doucement vers ce drame en utilisant au début du film un montage vif avec des scènes courtes à l’heure de la légèreté, de l‘insouciance et de la gaîté primesautière, tandis que des plans plus longs et un rythme plus lent soulignent, à la fin du film, les moments mélancoliques et graves.
Dans une mise en scène novatrice pour son époque, Truffaut nous donne une adaptation très littéraire du roman éponyme de Henri-Pierre Roché. Il ne traduit pas toute l’œuvre en langage cinématographique mais garde la trame littéraire en utilisant abondamment une voix off qui distille tout au long du film des passages du roman. L’usage de caméra mobile, les fréquents tournages en extérieur, des travellings enlevés servent une mise en scène subtile et raffinée. Un éblouissant chef d’œuvre sur lequel le temps n’a pas imprimé sa marque.
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