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Réalisation : Kornel Mundruczo, Scénario et dialogues : Yvette Biro, Kornel Mundruczo - Photo : Matyas Erdely - Son : Gabor Malazs - Musique : Félix Lajko - Montage : David Jancso
Avec :
Félix Lajko (Mihail) - Orsi Toth (Fauna) - Lili Monori (la mère) - Sandor Gaspar (l'amant de la mère)
Kornel Mundruczo est né en 1975 en Hongrie. Il a fait une double carrière, d'acteur et de réalisateur. Parmi une dizaine de longs métrages on peut citer : Pleasant days (2003) et Johanna (2005). Il a reçu le Grand Prix de la Fédération Internationale de la presse cinématographique à Cannes en 2008 pour son film "Delta"
Résumé :
Un jeune homme regagne la nature isolée et sauvage du Delta, un labyrinthe de voies navigables, d'îlots et de végétation luxuriante, qui coupe la population locale du reste du monde. Le jeune homme qui avait quitté le Delta dans son enfance, y rencontre sa soeur dont il ignorait l'existence. Elle le rejoint dans la hutte délabrée qu'il habite. Ils se lancent alors dans la construction d'une maison sur pilotis au milieu de la rivière. Pour fêter l'achèvement de cette maison, ils invitent les gens du pays à partager un dîner...
Analyse :
On peut voir ce film comme une parabole qui nous montre comment le refus, par un groupe humain, de comportements différents des siens, conduit à la mort. Ceux qui ne sont pas comme nous sont nos ennemis et ils doivent disparaître. Et tout ceci nous est signifié avec une particulière sobriété dans les dialogues. Les échanges humains reposent plus sur des gestes, des regards, des actions en commun que sur des paroles. Alors que la relation du frère et de la soeur semble faite surtout de tendresse et de protection (l'allusion à un possible inceste reste trop éloignée de l'innocence de leur face à face pour qu'on y croit vraiment) elle apparaît aux autres comme monstrueuse. Elle fait surtout échapper la jeune fille au désir des autres : si elle appartient à son frère, alors elle ne peut pas appartenir aux autres hommes et cela leur est insupportable, en particulier à l'amant de sa mère auquel elle échappe en tant que femme mais aussi en tant que servante. Ce thème, de la différence refusée et détruite, n'est pas original mais son traitement, dans ce film, est dominé par le cadre grandiose dans lequel se déroule cette histoire. La nature est partie prenante de ce drame. On la sent presque accueillante à ces jeunes gens. Ces étendues aquatiques merveilleusement filmées accentuent le contraste entre la beauté du cadre et la noirceur et la bestialité des sentiments humains. Le repas final qui dégénère en rite sacrificiel barbare en est la preuve.
Maguy Chailley
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