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Fiche technique :

Réalisation : Réalisation et scénario : Woody Allen ; Photographie : Javier Aguirresarobe - Décoration : Alain Bainée - Costumes : Sonia Grande - Son : Jorge Adrados - Montage : Alisa Lepselter - Production : MediaPro Pictures, Gravier Productions (EU) Antena 3 Television (Espagne) - Distribution en France : Warner Bros.

Vicky, Christina, Barcelona

Etats-Unis d'Amérique, Espagne, 2008, 97min.

Réalisation : Woody Allen

Biographie :

On ne présente pas Woody Allen qui, pour avoir décliné Manhattan New York à perte de pellicule n’a jamais fait mystère cependant de son attrait pour l’Europe, manifeste dans huit de ses films : ainsi souhaitait-il faire ici de la ville de Barcelone un personnage clé d’une histoire romantique et donner une place prééminente à sa nouvelle égérie, la capiteuse Scarlett Johansson qui après Match Point et Scoop réapparaît dans ce film présenté en sélection officielle au Festival de Cannes.

Résumé :

Vicky la brune sentimentale et Cristina la blonde sensuelle sont deux amies que tout oppose : la première est une femme de raison, fiancée à un jeune homme respectable ; la seconde, une créature désinhibée perpétuellement à la recherche de nouvelles expériences amoureuses. A Barcelone, dans une galerie d'art, Cristina est fascinée par le peintre Juan Antonio, bel homme à la séduction provocante. Celui-ci va aborder Vicky et Cristina avec une proposition des plus directes : s'envoler avec lui pour Oviedo, et consacrer le week-end à admirer la ville, boire du bon vin et faire l'amour. Vicky est horrifiée mais Cristina, ravie, l’entraîne avec elle dans l’aventure.

Analyse :

C’est bien un conte auquel est convié un spectateur séduit par la voix off bien timbrée du narrateur, mi-sérieuse mi-amusée, substitut d’un réalisateur moraliste qui observe les personnages névrosés qui s’agitent sous ses yeux avec l’apparente froideur pédagogique d’un entomologiste. Mais au fait l’amour n’est-il selon Christina et Juan Antonio, comme le prétend Chamfort, un autre moraliste, que « l'échange de deux fantaisies et le contact de deux épidermes » ou au contraire, comme veut le croire Vicky, un épanouissement harmonieux et durable des sentiments ? Tout se passe du reste comme si, à cet égard, les deux belles, désemparées par la passion et en rupture de repères, échangeaient quelque peu leur rôle entre les premiers et les derniers plans du film. L’une, Cristina, croyait savoir ce qu’elle ne voulait pas tandis que l’autre, Vicky affirmait savoir ce qu’elle voulait : toutes deux semblent s’être trompées sur elles mêmes. Le marivaudage terminé, la passion balaie leurs comportements les plus ancrés, et la volcanique et hystérique Maria Elena, dont l’irruption dans le film est habilement différée, se charge de leur montrer que l’amour c’est sérieux et que comme le chante Vian, elle aime l’amour qui fait mal. Entre ces trois femmes, le peintre est l’éternel Don Juan, version gentleman-caballero, d’autant plus dangereux que l’on s’ennuie un peu avec ses pareils masculins qui ne sont pas des princes charmants et dont la conversation est bien terne. Si Juan Antonio est sûr de son charme et n’a pas besoin d’en abuser, il a cependant lui aussi les limites que lui impose sa névrose et qui l’enchaînent à Maria Elena. La fable de l’égale fragilité masculine et féminine que déploie devant nous un Woody Allen au relativisme souriant et indulgent est un puissant euphorisant qui se pare de toutes les ressources de son art : qualité et humour des dialogues, rapport de séduction soulignés par les angles de prises de vue et les cadrages, ellipses de montage qui assurent un rythme bondissant à la narration, fluide articulation entre les scènes parlées et celles muettes ou seule la gestuelle exprime la riche palette des sentiments. Enfin la musique espagnole - qui mêle Albeniz, Paco de Lucia, et la coruscante et récurrente chanson Barcelona de Giulia y Los Tellarini- contribue, en contrepoint avec la voix off, à l’allègre tempo qui caractérise de bout en bout le film.

Jean-Michel Zucker

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