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Réalisation : Amitay Shirel - Scénario : Shirel Amitay - Image : Boaz Yehonatan Yacov – Montage : Frédéric Baillehache – Musique : Reno Isaac – Son : Noël Morrow – Distribution : Ad vital
Avec :
Géraldine Nakache, Judith Chemla, Yaël Abecassis, Arsinée Khanjan, Pippo Delbono, Makram J. Khoury, Pini Tavgar
Shirel Amitay livre ici son premier long-métrage, en tant que réalisatrice. Elle a derrière elle de nombreuses collaborations comme assistante de réalisation notamment avec Arnaud Desplechin, Pascal Bonitzer, Jacques Rivette, Claire Simon.
Résumé :
Israël 1995, Alors que la paix en Israël est tangible, Cali retrouve ses deux sœurs Darel et Asia pour la vente de la maison familiale : un coin de paradis à Atlit. Les complicités s’installent, les vieilles tensions aussi.
Analyse :
Il s’agit d’un récit familial dans lequel s’insinue le drame palestinien. Ces trois sœurs ont beaucoup de souvenirs agréables dans cette maison mais ne leur accordent pas le même poids. Et à propos du passé de la maison apparaît aussi une divergence d’importance : Cali refuse que sa sœur aînée dise : avant ici il n’y avait rien ! Par petites touches la réalisatrice introduit les hésitations des sœurs concernant la vente de la maison et fait apparaître, comme s’ils étaient présents dans certaines scènes, les parents, un jeune garçon, un âne … Ce procédé peut désarçonner le spectateur qui risque de les prendre pour des hallucinations ; mais pour la réalisatrice, cela s’imposait. Pour elle la représentation physique des « fantômes » était une évidence. Il vaudrait mieux parler de « spectres ». Ce ne sont pas des fantômes mais plutôt la figuration de l’invisible, de tout ce qui surgit de l’intérieur. En mettant tout sur le même niveau on comprend que l’inconscient surgit en permanence, qu’il est aussi réel que le reste. Cela nous montre que tout ce qu’on trimbale avec nous est invisible mais est présent. En Israël il y a un invisible permanent mais qui joue et qui est là. Mais ce parti-pris est-il crédible aux yeux du spectateur ?
Cali est le seul personnage qui voit ces fantômes car elle est la seule qui se pose des questions sur le partage de cette terre. Elle ne trouve pas de place dans sa famille. De même le petit garçon veut, lui, une place sur cette terre. Et il renvoie Cali à la question : il y avait quelqu’un ici avant, mais qui ?
La réalisatrice n’a pas choisi l’époque par rapport à sa vie personnelle car elle ne vit pas en Israël. Mais elle a choisi le dernier moment où on parlait de la paix en Israël. Ce film suggère qu’il s’agit de faire la paix avec ses propres fantômes, et avec les autres. Parler de paix à petite échelle puis faire un rayonnement autour de ce thème. Mais l’assassinat d’Yitzhak Rabin va mettre à mal ces espoirs de paix .
Maguy Chailley
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