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Avec :
Nicole Kidman (Isabel Archer), John Malkovich (Gilbert Osmond), Barbara Hershey (Ralph Touchett), Shelley Winters (Mme Touchett)
Jane Campion, née en 1954 à Wellington, Nouvelle Zélande, s'installa en Australie. Diplômée en anthropologie (1975) et peinture (1979), elle suivit l'Ecole australienne de Film et Télévision. Son premier court métrage Peel reçut la Palme d'or des Courts à Cannes 1986 (première fois pour une femme), et son . est son premier long métrage Sweetie remporta (entre autres) le prix Georges Sadoul 1989 du film étranger. En 1993, avec La leçon de piano, elle fut la première femme à remporter la Palme d'Or à Cannes. Portrait de femme est son quatrième long métrage.
Résumé :
Vers la fin du XIXème siècle, une jeune Américaine orpheline, Isabel, se rend en Angleterre et passe quelques jours dans la superbe demeure de son oncle. Son cousin Ralph s'éprend d'elle mais, atteint de tuberculose, ne le lui avoue pas. afin de découvrir librement la vie qui s'ouvre devant elle Elle écarte tous ses admirateurs. En Italie, Isabel se laisse pourtant séduire et épouse Osmond qui n'en veut qu'à sa fortune. Déçue et malheureuse, elle retourne auprès de Ralph mourant, et s'aperçoit que c'est lui qu'elle aimait.
Analyse :
Dans le pré-générique, la réalisatrice donne à un groupe de femmes une parole sans contrainte, annonçant la grande liberté de mots et d'action que va revendiquer, en Angleterre à la fin du XIXème siècle, l'héroïne du film. Des voix féminines, sur fond noir, se succèdent pour dire simplement leurs émotions amoureuses, leurs espoirs, leurs rêves. On entend : « Aller au-delà des apparences ». C'est précisément ce que Jane Campion a entrepris d'accomplir dans ce portrait, tout en restant parfaitement fidèle au roman d'Henry James.
Les premières images montrent Isabel sous la voûte feuillue d'un arbre, seule, les yeux voilés de larmes, son prétendant, le délicat Lord Warburton, est obligé de contourner l'abri pour lui faire sa déclaration. La même situation est représentée dans les dernières scènes, mais en plongée entre les mêmes branches, nues cette fois et sur fond de neige, ce qui rend la jeune femme plus petite et vulnérable. Goodwood, son compatriote, qui tente à son tour sa chance, surgit devant Isabel en plan américain : « Vous m'avez fait peur » lui dit-elle. Entre ces deux scènes la rebelle va rencontrer le désir féminin et constater la duplicité de certains de ses 'amis'.
« Je dois découvrir la vie » et « Une lumière doit naître » sont les raisons du refus d'Isabel à la proposition de mariage de Warburton, exigences qui n'étaient pas de mise à cette époque dans l'Angleterre puritaine de la reine Victoria. Mais Isabel, orpheline, vient d'Amérique « Rien ne se fait normalement ici ? » et revendique son indépendance.
Les décors et l'éclairage composés de clairs-obscurs, en Italie comme dans la partie londonienne, semblent s'inspirer de tableaux de la Renaissance, tout en soulignant le trouble des sentiments de la jeune femme puis le comportement machiavélique de son mari.
Et, de nuit dans les ultimes images, la lumière des fenêtres vers lesquelles Isabel se précipite n'est qu'une illusion, réponse ironique à « Une lumière doit naître ».
Nicole Vercueil
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