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Fiche technique :
Réalisation : Serguei M. Eisenstein – Scénario : P. Pavlenko et S.M. Eisenstein – Musique : Serge Prokoviev – Montage : S. Eisenstein – Photographie : E. Tissé – Distribution : Gosfilms.

Avec :
N.Tcherkassov (le prince Alexandre Nevsky), N. Okhlopkov (Vassily Bouslaï, A. Abrikosov (Gavrilo Olebsitch), D. Orlov (Ignat), V. Ivasheva (Olga).

Alexandre Nevski

Russie, 1938, 105min.

Réalisation : Sergeï Eisenstein

Biographie :

Ce réalisateur soviétique (1898-1948) fait partie des grands pionniers du cinéma. Identifié à la culture prolétaire révolutionnaire, il se distingue par sa recherche expérimentale sur le montage et les agencements des plans : « L’essence du cinéma est dans les relations entre les images ». De La Grève (1924) et Le cuirassé Potemkine (1925) à Alexandre Nevsky (1938) et Ivan le Terrible (en deux parties 1944 et 1945), il a réalisé des chefs d’œuvre, malgré la censure et l’attitude de Staline, qui a soutenu Alexandre Nevsky mais a interdit le deuxième partie d’Ivan le Terrible.

Résumé :

Nous sommes au XIIIème siècle, en 1249 exactement. La Russie sort à peine d’une sanglante invasion mongole. Les chevaliers teutoniques se lancent alors contre le pays et envahissent Pskov. La résistance s’organise à Novgorod, le peuple fait appel au prince Nevsky, vainqueur des Suédois sur la Neva. Grand stratège, il attire les troupes allemandes sur le lac Peïpous, entièrement gelé, provoquant la débandade de l’ennemi, une sorte de Berezina cinq siècles et demi avant la défaite napoléonienne. Film épique au service d’une propagande très explicite, il connaît un grand succès public.

Analyse :

Un an avant l’hypocrite signature, en août 1939, du Pacte de non-agression entre l’URSS (Molotov) et l’Allemagne nazie (Ribbentrop), Staline passe commande à Eisenstein d’un film de propagande antiallemande ! Le réalisateur avait dû faire son autocritique suite aux démêlés avec les fonctionnaires trop zélés et très bornés de la censure du Pouvoir. Cela a lui donné l’opportunité de réaliser une œuvre de propagande qui atteint la dimension épique et plastique nécessaire pour opérer, indirectement, un hommage appuyé à la figure du Sauveur de la Patrie. Coup d’ensensoir prémonitoire au « petit Père des peuples »lors de la terrible guerre sur le front russe, entre 1941 et 1945.…La beauté du film tient à la technique de composition de l’image : ’alternance des plans, rythme, paysage réduit à sa plus simple expression, objets rapprochés et lointains. Mais c’est surtout la musique de Prokofiev qui magnifie le tout, dans une symphonie de sons, de notes, et de chœurs ! Le réalisateur et le célèbre compositeur russe se retrouveront avec la même réussite dans Ivan le Terrible sept ans plus tard. La bataille sur la glace (30 minutes) est emblématique de cette forme d’art total, dont rêvait déjà Eisenstein. Il ne pourra hélas pas réaliser la troisième partie de son Ivan, n’ayant plus le soutien de Staline, où il souhaitait développer ses idées. L’opposition entre les sinistres mais impressionnants Chevaliers à cheval, habillés de leurs grandes capes blanches, coiffés de casques anguleux et le peuple russe, à pied, simplement muni de lances et de casques ronds souligne la différence de classes et de culture. D’un côté l’oppression étrangère, compassée et cruelle, de l’autre la joie d’un peuple en armes en lutte pour la liberté. L’accompagnement musical est évidemment essentiel, avec des thématiques opposées.

Le film comporte une histoire d’amour. Deux hommes sont épris de la même femme, Olga, et vont la suivre dans les combats. Naïve et maladroite, cette intrigue donne une touche humaine à la grande Histoire où se joue le destin du peuple russe. L’avant-dernière séquence est d’une grande beauté : du champ de bataille s’élève une voix féminine qui célèbre la grandeur et la bravoure du peuple russe. Avis aux ennemis séculaires et assoiffés de sang. Le peuple sortira toujours vainqueur ! 

Alain Le Goanvic

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  • La musique, acteur de cinéma Françoise Wilkowski-Dehove et Jean Wilkowski,


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