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Réalisation :Réalisation : Jean BECKER ; Adaptation - Dialogues : Jean COSMOS - Jacques MONNET - Jean BECKER ; Musique : Ahmet GULBAY
Jean BECKER, né en 1933, fut d’abord l’assistant de son père Jacques, à qui l’on doit entre autres, « Casque d’Or », « Touchez pas au grisbi », « Edouard et Caroline », « Goupi mains rouges »… Où l’on voit que « bon chien chasse de race » : Jean a déjà à son actif, en effet, « L’été meurtrier », « Les enfants du marais », « Un crime au paradis », « Effroyables jardins ».
Résumé :
Auteuil, peintre dans le vent, mais lassé des « pompes » de la vie parisienne et en proie à des problèmes conjugaux, regagne sa province natale. Il y retrouve Darroussin, modeste cheminot retraité, parfaitement heureux de cultiver son jardin, sans plus. Le film retrace les retrouvailles de ces deux anciens chenapans du « cours moyen », séparés par la vie mais qui vont mutuellement se découvrir et s’enrichir.
Analyse :
« Parce que c’était moi, parce que c’était lui »…Une histoire toute simple, telle celles qu’affectionne le réalisateur sensible, où l’on ne « se prend pas la tête »… et pourtant c’est tout autre chose que le cinéma…people… Auteuil réinvestit, la cinquantaine venue, l’imposante demeure familiale de son pharmacien de père, où il espère que l’inspiration pourra s’épanouir mieux qu’ailleurs, mieux qu’auprès d’une épouse objet de ses sarcasmes, et de son sale caractère. Tout est à reprendre… et la rencontre de son vieux copain Darroussin, l’occasion de mettre un peu d’ordre, et de combler providentiellement son vieux rêve secret : avoir un potager à lui… Nos deux « ex-lascars » se réinventent, d’un commun accord, une identité : Dujardin sera désormais à la fois le régisseur et l’homme à tout faire de Dupinçeau. Ils vont donc cheminer ensemble, découvrant des mondes qui les ont séparés et qui les séparent toujours. Dupinçeau apprendra de quoi est faite la vie des « petites gens » : l’école, comme l’armée, un temps à passer très vite, pour rejoindre à la hâte le monde du travail ; la vie simple, ponctuée de petits bonheurs : quelques jours à Royan, traditionnel rendez-vous des pompiers, quelques jours sur la côte, farniente sur la promenade des anglais… Pour le reste, la félicité, dans un décor fait de formica et de meubles bon marché, « abondé »par le jardinage et la pêche à la ligne. Dujardin lui, fera un peu l’apprentissage de la peinture non figurative, découvrira qu’argent et notoriété ne font pas pour autant le bonheur domestique. Avec la mort, programmée au bout du chemin, de Dujardin, accompagné au jour le jour par Dupinçeau, la force affective d’une relation atypique gagne encore en densité : Becker sait user de tous les registres, sans choisir vraiment : mais il n’a pas à forcer son talent pour que demeure longtemps le souvenir de très longs tête à tête en gros plan, de deux acteurs confirmant ici qu’ils sont « haut de gamme ».
Jacques Agulhon
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