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Réalisation : Camara Cheick Fantamady - Scénario et dialogues : Cheick Fantamady Camara - Images : Robert Millie - Musique : Ismaël Sy Savane - Production : Annabel Thomas et Mariam Camara
Avec :
Alexandre Ogou, Tella Kpomahou, Balla Moussa Keïta
Cheick Fantamady, né en 1960, est de nationalité guinéenne. En 1997, il suit une formation à l'écriture de scénario à l'INA et en 1998 à la réalisation cinématographique à l'École Nationale Louis Lumière. Il travaille ensuite comme assistant réalisateur avec plusieurs cinéastes africains, il participe aux tournages de La Genèse de Cheick Oumar Sissoko, de Dakan de Mohammed Camara et de Macadam Tribu de Zeka Laplaine. A partir de 2000, il réalise plusieurs courts-métrages dont Konorofili primé au Fespaco[1]., Little John et Bé Kunko qui témoignent de la violence de la société guinéenne confrontée à l'afflux de milliers de réfugiés venus du Libéria et de Sierra Leone. Il va pleuvoir sur Conakry est son premier long-métrage. Ce film a été primé dans de nombreux festivals dont le prix du public au FESPACO en 2007, le prix du public RFI, le prix Rur’Art de la région Poitou Charentes.
Résumé :
BB a 20 ans. Il est dessinateur caricaturiste et fils de l'intraitable Karamo, imam et gardien de la tradition ancestrale de son village. Il va se trouver devant une alternative délicate lorsque il sera désigné par son père comme le successeur. Il ne peut se résoudre à suivre ce destin et veut se battre pour exercer librement son métier et vivre son amour pour la belle Kesso, jeune informaticienne. Il va alors s'attirer les foudres de son père.
Analyse :
Quel plaisir de suivre cette histoire aux personnages simples mais sympathiques et très vivants. Et ce n'est pourtant pas une histoire simpliste que celle de ce jeune couple de Conakry essayant de résister au poids des traditions religieuses (l'Islam et le fétichisme se combinant subtilement dans le personnage de l'imam), dont l'obscurantisme est encouragé par le pouvoir en place qui y voit un moyen de renforcer son emprise sur le peuple. Témoin cette utilisation manipulatrice des prévisions météo au cours des prières du vendredi, en faveur de l’arrivée de la pluie. Lors de l’accouchement de la jeune Kesso, qui se passe au village pour faire plaisir à sa belle famille, on assiste à des rituels animistes montrant la force et la permanence de la religion ancienne, résistant aux religions importées. Plusieurs scènes manifestent l’attirance des jeunes pour ce qui vient de l’occident moderne, au grand dam des parents plus traditionnalistes. Mais les femmes semblent beaucoup plus ouvertes et prêtes à accueillir ces nouveautés. Bien sûr ce film n'a pas la force esthétique et dramatique de "Mooladé" d’Ousmane Sembene (2004) qui abordait un thème semblable, à propos de l'excision. Mais il a les atouts d'un bon cinéma populaire, susceptible de faire réfléchir non seulement le public africain mais aussi tous ceux qui s'intéressent aux problèmes que rencontrent les acteurs de la modernisation confrontés au poids de l'obscurantisme religieux.
Maguy Chailley
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