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Réalisation : Allen Woody - Scénario : Woody Allen - Images : Darius Khondji – Distribution : France Mars Distribution
Avec :
Joaquin Phoenix (Abe), Emma Stone (Jill), Parker Posey (Rita), Jamie Blackley (Roy), Et aussi : les autres personnels de l’université David Aaron Baker ( Biff), Sophie von Haselberg (April), Tom Kemp (le juge Spangler), Meredith Hagner (Sandy), ,Susan Pourfar ( Carol), Michael Goldsmith (Mark), Ben Rosenfield (Danny). Enfin Ethan Phillips (le père de Jill), Betsy Aidem (la mère de Jill)
Woody Allen fête ses 80 ans cette année 2015 et signe là son 44éme film (certains disent 49ème on en perd le compte). A ses chefs-d’œuvre des années 70-80 ont succédé des films plus ou moins heureux jusqu’à ces dix dernières année ou Woody Allen a tourné en Europe, chaque année, un film. Ce dernier, même s’il est à nouveau situé aux USA fait partie de cette veine de films drôles et graves à la fois, agréables, brillants, souvent doublés d’une énigme policière, parfois un peu paresseux. Avec l’homme irrationnel nous avons un cru particulièrement réussi.
Résumé :
Abe Lucas professeur de philosophie est attendu avec curiosité dans la petite communauté universitaire de Rhodes-Island. Dépressif, alcoolique, cynique, impuissant, Abe souffre d’un mal de vivre que ni les avances de sa collègue Rita ni celles de sa brillante et pétillante étudiante Jill n’arrivent à conjurer. Seul le défi du meurtre va lui permettre de retrouver son énergie, sa créativité et donner un sens à son existence. Mais rien ne va se dérouler comme il avait prévu.
Analyse :
Sur un fond de fable philosophique, ce film commence par une intrigue amoureuse pour finir en un thriller hitchcockien. Il se nourrit de tous les films de ces dernières années et c’est l’un des plus réussis. Le réalisateur s’amuse, en une série de clin d’œil à la filmographie de Hitchcock.
On y retrouve les thèmes chers à Woody Allen : la fascination pour le meurtre. Chez Woody Allen le meurtre n’est pas un acte gratuit. (Match point, Le rêve de Cassandre). Ici le meurtre doit nous débarrasser d’un juge partial et injuste qui représente la ‘banalité du mal’. C’est l’anti-Dostoïevski, un crime joyeux sans culpabilité, mettant en cause la morale.
Autre thème : le chaos de la vie où tout est irrationnel, rien ne fonctionne comme prévu. Il ne sert à rien de vouloir programmer sa vie son destin. Le hasard, l’aléatoire, l’absurde bouleversent toujours les organisations humaines.
Il faut souligner la qualité de la distribution. Les acteurs portent le film. Joaquim Phoenix en proie à la déliquescence morale réussit une de ses meilleures compositions. Parker Posey de retour sur les écrans en quadra cherchant à échapper à tout prix à un mariage raté, et Emma Stone en bonne samaritaine, pleine de vie sont également remarquables. Un coup de chapeau aussi à la photographie de Darius Kondji. Les couleurs chaudes de l’automne dans la première partie deviennent dures et froides dans la seconde partie.
On peut regretter un scénario pas très convaincant mais admirer le brillant avec lequel Woody Allen en une scène fait basculer le film. Les commentaires philosophiques un peu bavards et superficiels illustrent bien le décalage entre toute réflexion théorique et la réalité qui échappe à toute rationalité.
Michelle Lamouroux
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