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Réalisation : Vadepied Mathieu - Scénario : Mathieu Vadepied, Olivier Demangel, Vincent Poymiro - Musique : Flemming Nordkrog - Montage : Marie-Pierre Frappier - Production : Bruno Nahon, Eric Toledano, Olivier Nacache - Distribution : Gaumont
Avec :
Balamine Guirassy (Adama), Ali Bidanessy (Mamadou), Guillaume Gouix (professeur d’éducation physique), Josephine de Meaux (la principale)
Mathieu Vadepied est scénariste et réalisateur. Il a été chef opérateur pour François Ozon, Jacques Audiard, Olivier Nacache et Olivier Toledano (Intouchables). La vie en grand est son premier long métrage, après deux courts métrages de fiction en 2003 et 2005.
Résumé :
Adama, un jeune collégien noir, vit avec sa mère dans un grand ensemble de Seine Saint Denis. Malgré son jeune âge il est amené régulièrement à jouer à l’adulte car son père polygame vit ailleurs, tandis que sa mère est illettrée. Confronté à la délinquance et à la violence qui l’entourent, il peut pourtant compter sur ses professeurs pour l’aider.
Analyse :
Présenté en clôture de La semaine de la critique à Cannes sous le titre Adama, ce film tendre traite des problèmes rencontrés par les habitants de banlieues difficiles avec humour et espoir. Il rend également un hommage appuyé, trop peu courant, à la générosité et à l’engagement de professeurs consciencieux, véritables descendants des « hussards de la République ». Les enseignants ont remarqué les qualités d’Adama, élève intelligent et qui est bien élevé par sa mère dans des valeurs de respect et d’honnêteté. Loin de connaître tous les dangers que rencontre le jeune garçon dans son quartier, ils suivent de près son travail au collège et cherchent à l’aider. Cherchant à aider sa mère qui rêve d’une « vie en grand », dans un meilleur quartier, Adama est pris, avec son ami Mamadou, dans un engrenage de revente de haschich. Aussitôt une petite fortune leur échoit, providentielle, mais nuisant à leur travail scolaire. Comme dans les relations étroites entre Adama et sa mère, Mathieu Vadepied restitue avec beaucoup de délicatesse l’amitié entre les deux jeunes qui savent se serrer les coudes. Adama heureusement a les pieds sur terre et comprend les dangers de commercer avec des dealers sans scrupule. Le film montre la difficulté dans laquelle il se trouve, avec des choix difficiles à faire pour son âge. D’ailleurs le décalage entre le monde d’adultes bien insérés dans la société, les enseignants, et la réalité vécue par les habitants du quartier constitue l’un des grands thèmes du film. L’une des scènes les plus comiques concerne le moment où Adama est convoqué, pour absences, « avec son père », le collège ignorant que ce dernier n’habite pas avec la mère d’Adama mais avec une autre épouse. Adama a préféré taire cette situation et a payé une espèce de clochard pour l’accompagner. Or ce dernier surjoue son rôle et, devant l’équipe enseignante, il ne se prive pas de frapper son pseudo fils… Les professeurs n’y voient que du feu ! Un autre choc des cultures, comique également, intervient lorsqu’Adama est mis au défi d’apprendre Heureux qui comme Ulysse. Les scènes de répétition avec Mamadou sont très amusantes. Avec un sujet très dur, Mathieu Vadepied a réalisé un film optimiste et plein d’humanité.
Françoise Wilkowski-Dehove
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