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Réalisation :Scénariste, réalisateur et interprète principal : Amor HAKKAR ; Directeur de la photo : Nicolas Roche ; Chef décorateur Karim Nezzar.
Particularité : le film est parlé en langue berbère « chaouia » et très peu en arabe.
Avec :
Amor Hakkar (Mouloud, le père) ; Tounès Ait-Ali, seule professionnelle (la mère) ; Aya Hamdi (Alya la fille)
prix oecuménique Locarno 2007, prix de la Jeunesse
Réalisation : Amor Hakkar, jako hohoAmor Hakkar est né dans les Aurès. Il a 6 mois quand ses parents émigrent pour Besançon où il a toujours vécu et tenté avec difficultés de faire du cinéma. En 2002 il retourne au pays pour enterrer son père et découvre la beauté de cette terre chaouia et la gentillesse de ses habitants paysans. Plusieurs séjours de repérages aboutissent à ce film dédié au père du réalisateur.
Résumé :
Un paysan berbère des Aurès ( Algérie) informé de la mort « accidentelle » de son fils militaire décide d’aller à la ville récupérer le corps de ce garçon et franchit tous les obstacles pour le ramener sans attendre au modeste douar familial. Il retrouve son épouse dans une prostration profonde. Il entreprend alors avec sa fille toutes sortes de démarches pour rendre le sourire à cette mère, jusqu’à reconstituer l’unité de la famille dans le souvenir de l’enfant disparu.
Analyse :
On pourrait dire de ce film plein de tendresse et d’humour qu’il est une illustration très pure et apaisée de ce que l’on appelle communément « faire son deuil ». Il s’agit, comme l’a très bien déclaré le Jury Œcuménique de Locarno d’un véritable « processus de guérison » où « une famille … trouve la force, le renouvellement, l’amour et le soutien dans la famille et dans la communauté ». La famille, très noble dans sa pauvreté et son isolement, est en effet soudée par un respect réciproque conjugal et filial très authentique. Et la communauté humaine, commerçants, administratifs, gendarmes et même le Wali (Préfet) se manifeste autour d’eux avec tant de compassion et de disponibilité que l’on est en droit de trouver ce conte un peu naïf, surtout lorsqu’on connaît les handicaps de la vie collective en Algérie. Mais l’auteur, bien à l’image de ce Mouloud qu’il interprète avec tant de douceur et d’opiniâtreté à la fois, a voulu rendre hommage à tous ces braves gens qu’il a rencontrés à l’occasion de son deuil, dans ce pays où il n’avait jamais vécu. Il voulait aussi proclamer sa foi profonde en la capacité des êtres humains de pouvoir vivre ensemble, que ce soit en Algérie ou n’importe où dans le monde.
Jean Domon
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