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Réalisation : Réalisation : Rodrigo Pla - Scénario :Laura Santullo et Rodrigo Pla - Dir. Photo : Emiliano Villanueva - Montage : Bernat Vilaplana, Ana - Musique : Garcia Fernando Velasquez - Production : Alvaro Lungorio - Rodrigo Pla - Ricardo Reuz
Avec :
Daniel Gimenez Cacho (Daniel) - Maribel Verdu (Mariana) - Carlos Bardem (Gerardo) - Daniel Tovar (Alejandro) - Mario Zaragoza (Rigoberto) - Marina de Tavira (Andrea)
Rodrigo Pla est un jeune réalisateur mexicain, qui s’est d’abord distingué par deux courts métrages : « Nova Lia » (1995) et « El ojo en la nunca » (Un œil derrière la tête- 2000). « La Zona » dispose déjà de belles récompenses : Lion du Futur (Prix du meilleur 1er film ,Venise 2007) ; Prix de la critique internationale (Toronto 2007) ; Prix du meilleur scénario (Athènes -2007).
Résumé :
Les résidents d’un quartier résidentiel « sécurisé », la dite « Zona », sont choqués par un crime violent survenu dans une de leurs villas. L’intrusion de trois jeunes délinquants provoque une psychose qui dégénère en chasse à l’homme. Le jeune Alejandro va être directement touché par l’événement, en rencontrant Miguel, le seul rescapé.
Analyse :
Ce film choc au scénario palpitant, décrit l’engrenage d’une pseudo légitime défense, qui conduit à l’assassinat de deux jeunes délinquants abattus par les vigiles du quartier, alors qu’ils venaient de commettre un vol et un crime. Situations évidemment inacceptables dans les deux cas aux yeux de la loi et de la justice. La police ne peut entrer dans ce ghetto de riches, hantés par la peur de l’agression. L’inspecteur, Rigoberto, veut faire appliquer la loi, mener une enquête. Surtout il sait que le troisième délinquant se cache dans « la zone ». Les propriétaires essayent de l’acheter. En vain. Le suspense devient peu à peu une terrible tension. Les propriétaires se réunissent, prennent des décisions, font taire les partisans de la légalité, qui veulent faire intervenir un juge. « Ils finissent par inventer leurs propres règles, au mépris de la loi qui s’impose à tous » (Rodrigo Pla). Le chef de la police, objectivement de la même classe que les nantis, sera finalement corrompu et laissera faire. Alejandro, le fils d’un des propriétaires de la Zone, découvre progressivement la vérité. Il entre en contact avec Miguel, qui se cache dans la cave de sa propre maison ! Il va être le seul témoin, qui pourrait disculper le jeune Miguel, mais il ne pourra pas arrêter la folie sécuritaire. Et surtout, il vit la terrible déception de voir son père participer activement à la chasse à l’homme.
Le cinéaste sait très bien rendre l’atmosphère lourde et irrespirable de ce paradis, devenu un enfer. Déjà, dès le début, la caméra montre le lotissement, les villas cossues, au jardin propret, comme dans une sorte de documentaire publicitaire. Puis, de travellings fluides en panoramique, la caméra termine sa course sur le mur d’enceinte hérissé de barbelés et bardé de caméras mobiles : derrière le mur, la favela, la pauvreté, l’origine de la haine et de la peur obsessionnelle ! Deux mondes radicalement opposés. Et ce n’est pas seulement au Mexique que de tels phénomènes se passent...
Le seul élément positif, un espoir fragile de changement, vient de l’attitude d’Alejandro, qui quittera sa famille pour aller (peut être) vivre avec les pauvres, là-bas au-delà du mur.
Alain Le Goanvic
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