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Réalisation : Schomburg Jan - Scénario : Jan Schomburg – Image : Marc Comes – Montage : Berndt Euscher – Musique : Christopher Bremus, Steven Schwalbe et Tobias Wagner - Distribution France : Sophie Dulac distribution
Avec :
Maria Schrader (Lena), Johannes Kirsch (Tore, son mari), Ronald Zehrfeld (Roman, son amant)
Jan Schomburg (né en 1976 à Aix-la-Chapelle) a étudié la communication visuelle et les media audiovisuels à Kassel puis Cologne, avant un atelier de scénario à Munich et une bourse de réalisateur à l'école Andrzej Wajda de Varsovie. Son premier long métrage Über Uns das All (L'amour et rien d'autre) fut sélectionné au festival de Berlin 2011 (section Panorama), et le second Lena à Rotterdam (compétition 2014).
Résumé :
Lena, intellectuelle réputée, et Tore, architecte à succès, sont mariés depuis longtemps lorsqu’elle perd soudainement la mémoire. Son mari et ses amis sont devenus des étrangers ; sa vie oubliée est-elle à réapprendre ou à recréer ?
Analyse :
Le film s'ouvre sur des images troubles, visages flous, décors confus, propos incompréhensibles, qui signalent à Lena ce qui vient de survenir dans son cerveau. Diagnostic de l'hôpital où elle est immédiatement conduite : une encéphalite mal gérée a laissé des lésions, peut-être récupérables en tout ou partie. L'effarement de Léna et de Tore, confrontés chacun d'une manière différente à l'effondrement de leur monde, et les bizarreries de la situation dont Léna découvre sans cesse de nouvelles ramifications, forment la trame dramatique du film ; mais le fond en est le mystère de l'identité d'une personne.
Réapprendre par cœur des épisodes essentiels de sa vie qui ne lui évoquent rien, lire des livres qu'elle a rédigés et dont elle ne voit pas de quoi ils traitent... Pourquoi s'efforcer d'être cette personne-là, plutôt que... toute autre ? Si je ne me souviens pas de ce que j'ai été, suis-je toujours la même ? QUI suis-je ?
Lena a conservé sa maîtrise du langage, de la lecture, de la conduite automobile, qui relèvent de la "mémoire procédurale", et a perdu sa "mémoire biographique". Le réalisateur navigue entre morceaux de mémoire intacts et morceaux délabrés d'une façon qui m'a semblé rechercher parfois l'effet dramatique (à quoi ressemble le corps d'un homme ?) plus que la vérité biologique. Mais l'interrogation sur l'identité de la personne est bien amenée et stimulante, et déborde du cas de Lena elle-même, comme le suggère la séquence de clôture du film : en images troublées, écho à l'ouverture, on y voit les corps de Léna et Tore s'enlacer, mais désormais la confusion vient de ce que l'un comme l'autre ne sont plus uniques ni bien définis, mais multiples et de contours indistincts.
Le titre original bizarre joue avec le nom allemand Vergiss-mein-nicht du myosotis, 'Ne m'oubliez-pas'.
Jacques Vercueil
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