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Réalisation : Zao Chloé – Scénario : Chloé Zao – Photographie : Joshua James Richards – Musique : Peter Golub – Son : Bob Edwards – Montage : Alan Canant – Production : Significant Production – Production France : Diaphana Distribution
Avec :
John Reddy (Johnny) – Jashaun St John (Jashaun) – Irene Bedard (Lisa) - Taysha Fuller (Aurélia) – Travis Lone Hill (Travis) – Eléonore Hendricks (Angie)
Chloé Zao, réalisatrice, scénariste et productrice, née à Pékin, vit aux Etats-Unis. Elle a étudié les sciences politiques au Mt Holyoke College (Massachussets) et le cinéma à l'Université de New York. Après un court métrage en 2009 «Daughters», « Les chansons que mes frères m'ont apprises» est son premier long métrage. Il a été présenté pour la première fois au Festival de Sundance en 2015 et à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.
Résumé :
Johnny vient de terminer ses études et s'apprête à quitter la réserve indienne de Pine Ridge avec sa petite amie pour partir vivre à Los Angeles. La disparition soudaine de son père vient bousculer ses projets. Il éprouve également du remord à laisser Jashaun sa petite sœur dont il est très proche. Johnny partira-t-il ?
Analyse :
La réalisatrice a vécu quatre ans dans la réserve indienne de Pine Ridge dans le Dakota du Sud pour partager la vie des habitants. Elle n'a pas écrit son film à l'avance. Elle s'est laissée porter par l'improvisation. Chaque scène a été écrite le matin en fonction de ce qui se passait dans la réserve. C'est à travers la fiction que la réalisatrice va relater le quotidien des « Native american » pour le dénoncer. Dans ces réserves créées par le gouvernement américain, les habitants vivent sous le seuil de pauvreté avec un chômage important. La population est gangrenée par l'alcool, la drogue et la violence. Les rares moments où les indiens oublient leur misère et leur ennui sont les moments de fête où chacun retrouve le sens de l'essentiel pour la communauté, leur identité, leurs coutumes.
« Quand on veut dresser un cheval, il faut respecter sa liberté ». La voix off de Johnny débute ce film. Cette liberté, Johnny veut la conquérir en quittant la réserve pour aller chercher du travail à Los Angeles, aucune perspective d'avenir n'existant dans la réserve. La question du devenir est d'ailleurs posée par un professeur en fin d'année. La majorité des élèves désire reprendre le ranch familial ou devenir monteur de taureaux pour des rodéos locaux. Johnny lui veut devenir boxeur.
Johnny et Jashaun, acteurs non professionnels, sont des indiens Lakotas. Johnny très attachée à sa sœur, après la mort de son père dans l'incendie de sa maison, doit subvenir aux besoins de la famille. Il devient trafiquant d'alcool. Mais la violence le rattrape et il change son fusil d'épaule. De belles scènes de tendresse entre Johnny et Jashaun montrent la force des liens dans cet univers difficile. Le temps semble suspendu lorsque Johnny et Jashaun se baladent au milieu des reliefs abrupts et ravinés des Badlands. L'attachement à la terre et cette complicité vont diriger la vie de Johnny.
Ce film indépendant a été nominé 11 fois. Avec ce premier long-métrage, on retrouve la puissance d'évocation et d'émotion que la réalisatrice a voulu nous transmettre. La maîtrise de la mise en scène en fait un film agréable à regarder et on se laisse prendre par l'atmosphère du film. On respire et on s'évade de ce monde clos en se perdant dans les plaines sauvages à perte de vue du Dakota et les montagnes des Black Hills.
Marie-Christine Griffon
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