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Réalisation :Réalisation : Arnaud Desplechin - Scénario : Emmanuel Bourdieu, Arnaud Desplechin - Dir. Photo : Éric Gautier - Montage : Laurence Briaud - Musique : Grégoire Hetzel - Son : Jean Alexandre Villemer, Jean -Pierre Laforce - Production : Why Not Productions
Né en 1960, Desplechin crée de film en film son univers particulier : « La sentinelle »(1992), « Comment je me suis disputé… »(1996), « Esther Kahn » (2000),« Rois et Reine »(2004)… où les relations internes à la famille sont centrales, mais aussi le thème de la mort, celle des proches . « Un Conte de Noël » semble récapituler les films précédents.
Résumé :
À l’origine, Abel et Junon eurent deux enfants, Joseph et Élisabeth. Atteint d’une maladie génétique rarissime, le petit Joseph doit subir une greffe de moelle osseuse. Sa sœur étant incompatible, ses parents conçurent un troisième enfant, Henri, dans l’espoir de sauver Joseph. Mais, Henri lui non plus, ne pouvait rien pour son frère, et Joseph mourut à l’âge de sept ans. Noël approche, toute la famille se réunit pour trois jours dans la grande maison parentale à Roubaix. Henri, le banni, revient affronter sa soeur et les autres. La mère a la même maladie. Seule une greffe pourrait la sauver…
Analyse :
L’ambition du réalisateur de tout évoquer dans l’histoire de cette famille : des problèmes graves de santé et de mort, d’hérédité ; des relations de haine et de rejet ou de désamour, et en plus un très sérieux problème médical (la greffe de la moelle osseuse) qui ajoute aux dissensions internes… aboutit à la création d’une symphonie d’images et de musiques, à une étourdissante sarabande qui emmène le spectateur dans une sorte de rêve éveillé. Pour un peu, cela ferait désordre ! Comme dans Rois et Reine, il y a un personnage pivot, c’est Henri (avec toujours Mathieu Amalric) qui focalise sympathie et antipathies et sur qui en final repose la guérison de la mère. Ce film dégage donc une certaine empathie chez le spectateur, mais des questionnements surgissent : où sont les éléments autobiographiques ? Y a t il des références bibliques ou mythologiques ? car, enfin, les prénoms utilisés ne sont pas neutres : Junon, Abel, Dédalus, Faunia… ! Le vrai sujet du film est-il la greffe de la moelle (le scénario part d’un livre de Jacques Asher, psychiatre, et Jean Pierre Jouet, hématologue : La greffe, entre la psychologie et la biologie…) ? Cette problématique ne sert-elle pas de révélateur aux problèmes de la famille ? Par exemple, la réconciliation des uns et des autres est un enjeu réel.
«La greffe est une opération qui rend les gens complètement dingues» déclare Desplechin. Le film semble montrer que les névroses viennent de loin. La mort de Joseph plane sur les consciences et l’inconscient. Dans le style, touffu et parfois lyrique (le générique a un côté irréel, comme un conte, précisément), apparaissent des plans et des séquences où le personnage parle directement à la caméra, ou alors écoute la lecture d’une lettre qui lui est adressée. Et, de plus, quelle variété de musiques irradie le film ! Beaucoup de charme, et générosité du propos. Ce film foisonnant est attachant.
Alain Le Goanvic
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