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Fiche technique :
Réalisateur : Marcel Ophuls - Scénaristes : Marcel Ophuls, André Harris, Alain de Sédouy - Production: Charles-Henri Favrod, Jean Frydman.

Le chagrin et la pitié - Chronique d'une ville française sous l'Occupation

France, Allemagne, Suisse, 1969, 251min.

Réalisation : Marcel Ophuls

Biographie :

Après avoir assisté son père Max, Marcel Ophuls, né en 1927 en Allemagne, réalise Peau de banane (1963) et Feu à volonté (1965) puis tourne des documentaires, mêlant archives et commentaires a posteriori, témoignages de survivants, extraits de chansons ou de films d’époque : Munich ou la paix pour cent ans (1967), Le chagrin et la pitié (1971), Hôtel Terminus sur le procès de Klaus Barbie (1985-1988, Oscar du meilleur film documentaire en 1989).

Résumé :

Tourné au printemps 1969, Le chagrin et la pitié est constitué d'interviews de personnalités, connues ou non, ayant joué un rôle pendant la Seconde guerre mondiale ainsi que d'archives, une chronique de Clermont-Ferrand de 1940 à 1944, en deux parties : L’effondrement et Le choix. Il fut interdit de diffusion à la télévision française jusqu'en 1981.

Analyse :

En rupture avec les récits des années précédentes accordant la primauté aux deux composantes de la Résistance, gaullistes et communistes, ce long documentaire en noir et blanc fit scandale à sa sortie, dans un après 1968, marqué par le départ du général président de Gaulle, héraut de la Résistance. Dans la ville d’Auvergne, en quelque sorte ici le symbole de la France profonde sous l’Occupation, les 36 témoignages mettaient en lumière les hésitations et compromissions d’une partie de la population, face à l’occupant nazi. Interrogés avec habileté, distance et fermeté, les pétainistes, dont certains sont restés fermes sur leurs positions, s’expriment en alternance avec des résistants, ou des collaborateurs ; il y a des notables, des agriculteurs, des artisans et d’autres, qui appartiennent à l’un et l’autre camp ; la plupart sont français mais il y a aussi quelques Anglais et Allemands. Près de trois décennies séparent ces témoins des événements, les langues se sont déliées, et une certaine franchise est palpable dans de petites scènes réalisées souvent dans un cadre à forte charge émotive : un ancien Waffen-SS à Sigmaringen, le gendre de Laval à Chateldon (propriété de l’ancien président du Conseil), tel autre personnage à Vichy. S’y entremêlent des actualités filmées de l’époque, sans commentaires, contrôlées par le service de propagande du gouvernement de Vichy. L’originalité de ce montage historique est de confronter l’image objective de l’événement au récit subjectif des témoins, les faits historiques à la mémoire et à l’oubli, conscient ou inconscient. La gêne de professeurs du lycée Blaise Pascal que trouble manifestement la remémoration de la brusque disparition de leurs collègues juifs, près de trente après les faits, est palpable ; l’ancien champion cycliste Raphaël Geminiani affirme n’avoir pas remarqué alors la présence d’Allemands dans la ville auvergnate. Parmi les personnages les plus intéressants du film, Pierre Mendès France, ancien président du Conseil, officier dans l’aviation de Forces françaises libres, livre des analyses incomparables sur la France de l’Occupation et raconte son emprisonnement pour faits de résistance et son évasion en 1941.

Françoise Wilkowski-Dehove

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