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Réalisation : Kurys Diane – Scénario : Diane Kurys et Sylvie Testud – Image : Gilles Henry – Montage : Sylvie Gadmer – Musique : Hugo Gonzalez-Pioli - Distribution France : Bac Films
Avec :
Sylvie Testud (Sybille), Josiane Balasko (Brigitte), Zabou Breitman (Ingrid), François-Xavier Demaison (Jack l'agent), Fred Testot (Adrien le mari), Alban Casterman (Alphonse)
Diane Kurys est née à Lyon en 1948, d'immigrés slaves divorcés en 1954, ce qui imprègnera nombre de ses travaux. Elle s'essaya au kibboutz, devint institutrice, puis comédienne, ensuite scénariste et enfin réalisatrice avec un grand succès, Diabolo menthe (1977) – sa propre histoire. On retrouvera ses souvenirs de famille dans Coup de foudre (1983), très apprécié aussi. Ses films plus récents ont été Sagan (biopic, 2008) et Pour une femme (2013), tous deux avec Sylvie Testud.
Résumé :
Sybille, solide actrice de cinéma, s'essaie au scénario avec l'histoire, qu'elle porte en elle, de sa mère et ses sœurs. Un coup de téléphone d'une maison de production lui ouvre le paradis : elle va pouvoir tourner son film ! Croit-elle...
Analyse :
Une comédie grinçante, d'après le roman que Sylvie Testud rédigea de son aventure vécue de cinéaste frustrée (C'est le métier qui rentre). Brillante comédienne (meilleure actrice au Prix 1997 du film allemand, prix Michel Simon 1998, César 2001 du meilleur espoir féminin, César 2005 du meilleur premier rôle pour Stupeur et tremblements) elle tourna un premier film (La vie d'une autre, 2011) mais ne put faire aboutir un second projet.
Le tableau qui est peint du milieu du cinéma, particulièrement des producteurs et de leurs relations avec cinéastes et acteurs, est conforme au cliché du genre : Brigitte et Ingrid, le couple de productrices, sont des êtres complètement égocentriques, perpétuellement excitées, et qui puisent leur énergie et leur mauvaise foi dans un total mépris des autres, surtout les petits. La pauvre Sybille, à la perspective de réaliser son film, n'écoute aucun conseil, fascinée par les deux monstres comme un poulet par le boa ; elle écrit et réécrit son scénario sur les suggestions de l'une ou l'autre des harpies jusqu'à le dénaturer, et fait rejaillir sur ses proches la frustration qu'elle accumule. A ce régime, elle acquiert bientôt le regard hagard et les gestes mécaniques du pauvre Alphonse, le factotum-esclave des productrices qui le traitent comme une bille de flipper.
Le trait est caricatural d'un bout à l'autre, mais le récit est bien mené – et les clichés ont souvent du vrai. Dans ce film de femmes, les trois actrices principales ont connu comme réalisatrices les affres que Diane Kurys filme en connaisseuse, et leur virulence, dans le portrait des furies déchaînées aussi bien que de leur victime écrabouillée, sent le vécu.
Jacques Vercueil
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