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Fiche technique :

Réalisation : Eugène Green - Scénario : Eugène Green - Photo : Raphaël O’Byrne – Musiqe : Adam Michnaz Otrodovic, Emilio de Cavalieri, Domenico Mazzochi - Son : Benoît de Clerck – Décors : Paul Rouschop - Montage : Valérie Loiseleux - Distribution : Films du Losange

Avec :

Victor Ezenfis (Vincent), Natacha Régnier (Marie), Fabrizio Rongione (Joseph), Mathieu Amalric (Oscar Pormenor), Marie de Medeiros (Violette Tréfouille)

Le fils de Joseph

France, Belgique, 2016, 115min.
66° Berlinale / Forum

Réalisation : Eugène Green

Biographie :

Né en 1947 aux Etats-Unis, Eugène Green émigre en France dans les années 60, où il est naturalisé. Il est à la fois écrivain d’expression française (nombreux essais sur le cinéma et l’art baroque, romans, poésie) et cinéaste. Quelques courts métrages, mais surtout sept longs métrages, dont Le Pont des Arts 2004, La religieuse portugaise 2009, La Sapienza 2015. Le fils de Joseph a été sélectionné à La Berlinale 2016 (Section Forum).

Résumé :

Vincent, un adolescent, a été élevé avec amour par sa mère, Marie. Mais celle-ci a toujours refusé de lui révéler le nom de son père, en lui disant invariablement « Tu n’as pas de père » quand il la questionne. Il fait son enquête personnelle, et découvre que celui-ci s’appelle Oscar Pormenor, un éditeur parisien, égoïste et cynique. Il part à sa recherche.

Analyse :

Dés le générique, l’annonce d’un film qui ne ressemble à aucun autre : des pieds qui se déplacent dans les rues, à l’entrée du métro, le long d’escaliers – aux sons d’une musique de la Renaissance, qui nous engage dans le mouvement et la recherche d’un but. Un adolescent, l’air grave, rencontre un collègue de classe. Leur attitude corporelle, raide, hiératique et leur façon de parler (ton neutre, monocorde) expriment la volonté du cinéaste de ne pas faire d’effets, de ne pas induire le spectateur. Vincent refuse l’étrange business (trafic de sperme) proposé. Il rentre chez lui, sa mère l’attend, blonde lumineuse. Très vite, il nous est dit que ce jeune garçon est perturbé par un mystère que la mère ne résout pas ! La relation brisée ou difficile entre un fils et son père a souvent été abordée au cinéma (Le retour, Mud, Le fils, les invasions barbares – et bien d’autres abordant le problème de la paternité ). Ici, nous sommes impliqués dans une recherche qui a des accents bibliques. Avec un art consommé, où la qualité des images le dispute à la qualité musicale et ornementale (les lieux, les façades baroques), nous sommes invités à suivre les cinq chapitres de la Quête de Vincent : ‘Le sacrifice d’Abraham’, ‘Le veau d’or’, ‘Le sacrifice d’Isaac’, ‘Le Charpentier’, enfin ‘La fuite en Egypte’. C’est une mise en abyme, non une illustration. Ainsi, le tableau du Caravage, pendu au mur de la chambre de Vincent, qui le fascine, est une représentation d’un récit connu et célèbre. Vincent va tenter de renverser le mythe, en tentant de tuer son père. Il est question plus tard d’un roman La mère prédatrice, qui pourrait être un portrait de la mère, mais qui ne l’est pas ! Par ailleurs, le film contient quelques notes d’humour :Vincent qui se cache sous le canapé du bureau de Pornemor, où il fait l’amour avec sa secrétaire ; par le truchement du personnage incarné par Maria de Medeiros (appelée Violette Tréfouille), qui à elle seule ridiculise le monde pseudo-intellectuel de Pornemor etc.

Rien d’énigmatique, en fait, dans la progression du récit. En recherchant le père, Vincent rencontre le frère du père, Joseph. La relation de confiance et aussi de transmission entre Joseph et Vincent va, dans une intrigue à rebondissements, aboutir à l’image archétypale de la Sainte Famille, sur une plage de Normandie ! Vincent est l’artisan de la Rencontre entre la Mère biologique et le Père adopté, adoptif. Peu d’émotion tout au long du film, la distanciation voulue, et réussie, avec les personnages induit une froideur dans l’expression : le style « classique » de la musique, le hiératisme des personnages (d’où se dégage un aspect théâtral compassé) – tout cela concourt à un exercice de contemplation, sans grand affect. Un certain cinéma, on peut apprécier le style adopté mais ne pas aimer !  

Alain Le Goanvic

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