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Réalisation : Daranas Ernesto - Scénario : Ernesto Daranas – Photo : Alejandro Pérez – Musique : Juan Antonio Leyva, Magda Galban - Son : Osmany Olivare – Montage : Pedro Suarez - Distribution : Bodega Films
Avec :
Armando Valdes Freire (Chala), Alina Rodriguez (Carmela), Silvia Agnila (Raquel), Yuliet Cruz (Sonia), Armando Miguel Gomez (Ignacio)
Né en 1961 à Cuba, le réalisateur et scénariste Ernesto Daranas a fait des études de pédagogie et de géographie jusqu’en 1983, puis est entré à la Radio et à la Télévision. En 2004, il réalise un documentaire Los ultimos gaiteros de La Habana(Prix International du Journalisme), et un premier film où s’affirme son goût pour la critique sociale, confirmé en 2008 avec son premier long métrage Los dioses rotos(la prostitution à Cuba). Chala, une enfance cubaine a remporté de nombreux prix dans le monde latino-américain (festivals de La Havane, Bogota) et dans des festivals européens (Pau, Lyon, Genève).
Résumé :
Chala, un jeune Cubain, malin et débrouillard, est livré à lui-même. Elevé par une mère défaillante qui lui témoigne peu d’amour, il prend soin d’elle et assume le foyer. Il rapporte de l’argent en élevant des chiens de combat. Ce serait un voyou des rues sans la protection de Carmela, son institutrice, et ses sentiments naissants pour sa camarade de classe Yeni.
Analyse :
Les jeunes filmés par le réalisateur ont la fraîcheur, la force et la joie de la jeunesse ; ils pensent à rire, à s’amuser, mais aussi à bien apprendre en classe, car Carmela leur institutrice, qu’ils vénèrent, est en charge de leur éducation. Incarnée par une actrice connue à Cuba, Carmela a une grande affection pour Chala, le jeune garçon impétueux et entreprenant. Elle sait qu’il s’occupe de sa mère droguée et probablement prostituée, en apportant l’argent au foyer grâce à un commerce de pigeons et à sa participation à l’organisation de combats de chiens, en cheville avec Ignacio, l’amant de sa mère, et peut-être son père. Le réalisateur ne cache pas sa compassion pour les laissés pour compte, comme il l’a prouvé dans ses précédents films. Bien que critique, le film ne traite pas des problèmes d’éducation dans son pays, mais des risques qui pèsent sur les enfants et l’école, à cause des difficultés économiques et sociales. Maintes fois, on sent la mise en cause du système politique contraignant. Ainsi le père de la petite Yeni vit illégalement à La Havane car il vient d’une autre partie de l’île, qu’il a quittée sans autorisation. Une image représentant la Vierge Marie ne doit pas être exposée sur le tableau d’affichage de la classe. Mais l’intérêt du film est surtout dans les rapports entre le monde des adultes et Chala. Le garçon risque d’être placé dans un foyer de redressement, le service social étant incapable de venir en aide à la jeune mère désaxée. Le père de Yeni est menacé d’expulsion avec sa petite fille.
Le style du film est plein de vitalité, d’énergie et de joie de vivre (on pense aux Quatre cents coups). Le jeune acteur qui incarne Chala est émouvant d’authenticité. Quant à Carmela, elle représente la force de l’engagement aux côtés des jeunes déshérités, sa conviction d’enseignante l’aide à s’opposer aux règlements administratifs et aux idées reçues (ainsi se manifeste la directrice de l’école). Une des plus belles images de ce film attachant est la libération d’un pigeon par Chala, sur une terrasse, devant les quartiers pauvres de La Havane.
Alain Le Goanvic
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