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Réalisation : Christophe Barratier – Scénario : Christophe Barratier, Laurent Turner – Photo : Jérôme Alméras – Musique : Philippe Rombi – Son : Daniel Sobrino – Décors : Emile Ghigo – Montage : Yves Deschamps – Distribution : Le Pacte
Avec :
Arthur Dupont (Jérôme Kerviel), François-Xavier Demaison (Keller), Sabrina Ouazani (Sofia), Mohamed Arezki (Nourredine), Sören Prévost (Roger)
Né en 1963, il a reçu une solide formation musicale (guitariste). Producteur délégué de son oncle Jacques Perrin (Microcosmos, Himalaya, Le peuple migrateur). En 2001, il devient réalisateur (court-métrage Les tombales). C’est en 2004 qu’il se révèle avec Les Choristes, grand succès commercial (2 Césars). En 2008 paraît Faubourg 36, cinéma populaire et nostalgique – et en 2011 il retrouve Gérard Jugnot et Kad Merad dans La Guerre des boutons.
Résumé :
Le réalisateur a décidé de faire un film à partir du récit du tristement célèbre trader de la Société Générale Jérôme Kerviel qui, en 2008, l’année où va éclater la fameuse crise financière, lui aurait fait perdre 4,9 milliards d’euros, à cause de prises de risques énormes sur les marchés mondiaux. Récit en forme de ‘biopic’, un thriller, très mode américaine, sur une affaire dont on ne connaît pas (encore) tous les rouages !
Analyse :
« On peut tricher pour gagner pas pour perdre », c’est ce qu’annonce l’affiche du film, indiquant clairement le parti pris du réalisateur par rapport à une affaire qui a défrayé la chronique en 2008-2009, et qui revient dans l’actualité en 2015-16. En effet, Kerviel et son avocat ont toujours plaidé que la Direction de la Banque était parfaitement au courant de ses agissements et ne pouvait ignorer les positions très risquées prises par le trader. Celui-ci a été condamné, en 2010, à 5 ans de prison (dont deux avec sursis) et à rembourser le préjudice causé (4,9 milliards d’euros). La Cour de Cassation en 2014 a cassé les dommages et intérêts dus à la banque, mais pas la sanction pénale. Une plainte du trader relance actuellement l’affaire.
Le monde des traders avait été le sujet du Loup de Wall Street de Martin Scorsese, film flamboyant et excessif, décrivant un monde à la dérive. Ici, on est dans une réalisation plus sobre dans laquelle nous est décrite la carrière d’un homme timide et introverti qui entre par la petite porte en 2000, et découvre le métier de spéculateur. La bande qui l’entoure, surtout son chef et mentor Keller, cynique et opportuniste, va lui permettre de lui révéler ses talents réels. Il deviendra en cinq ans le « meilleur » de tous, entrant dans une spirale de réussite, qui lui fera prendre des risques inconsidérés (engagements sur les marchés pour 50 milliards !). Ambiance de salle de marchés, où les copains-collègues rivalisent de commentaires techniques (incompréhensibles, si on n’est pas averti) et de propos salaces. Un film d’atmosphère et instructif sur l’engrenage que cause la course aux super profits. Mais l’intérêt tourne court devant l’usage abusif des mouvements de caméra (excès de travellings en tous genres, comme dans les téléfilms américains), une musique racoleuse et triviale dans les effets recherchés. Les propos des traders sont soit trop techniques, soit allusifs, soit le plus souvent vides de sens ! Sur le fond de l’affaire, le spectateur peut avoir l’impression de la duplicité de la Direction de la banque, mais la thèse (s’il y a) n’est pas convaincante. N’est pas Oliver Stone qui veut…
Alain Le Goanvic
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