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Réalisation : Clint Eastwood - Scénario : Peter Morgan - Image : Tom Stern - Montage : Joel Cox et Larry Roach - Distribution, Warner Bros France.
Avec :
Matt Damon (George le medium), Cécile de France (Marie la journaliste-vedette), Frankie et George McLaren (les jumeaux Marcus et Jason), Bryce Dallas Howard (Mélanie, la partenaire en leçons de cuisine)
Clint Eastwood, né en 1930 à San Francisco (Californie), devint acteur-culte par ses rôles dans les westerns-spaghetti de Sergio Leone (ex. : Le bon, la brute et le truand, 1966). Sans cesser de jouer, il passa derrière la caméra (1971), et s’affirma aussi comme réalisateur de grand talent. Ses films, riches de force, de sensibilité et d’humanité, obtiennent les faveurs du public et de la critique, et sa stature de géant lui permet d’aborder tout sujet (Impitoyable 1992 ; Mystic River 2003 ; Million Dollar Baby 2004 ; Gran Torino 2008 ; etc.)
Résumé :
Les itinéraires de trois personnages inconnus les uns des autres ont en commun une forte relation avec la mort : Marie a survécu par miracle à un tsunami ravageur ; George est traqué par le don qu’il a de communiquer avec les défunts ; le petit Marcus a perdu son frère jumeau qui était un autre lui-même. Ils se retrouveront tous trois par hasard.
Analyse :
Dès le début du film, par une belle et paisible journée de vacances, le monstrueux déferlement d’un tsunami matérialise la laideur de la mort, absurde, aveugle, impitoyable. On n’en sortira plus. Trois fils rouges nous y rattachent : celui de la perte de l’être aimé, qu’illustrent le jumeau resté seul et les clients du medium ; celui du dialogue avec les morts, don empoisonné du medium, qui redoute que sa proximité du monde d’au-delà ne l’isole des vivants ; celui enfin de la ‘mort provisoire’ (EMI, ‘expérience de mort imminente’) dont témoigne Marie après sa quasi-noyade dans le tsunami, et dont le souvenir l’obsède au point de lui faire rejeter son cadre antérieur d’existence.
Il est très gênant qu’Eastwood, que l’on tient pour une personne responsable, fasse apparaître comme avérés des phénomènes qui n’existent que dans la psyché de qui s’en croit sujet et témoin. Certaines personnes sont convaincues de percevoir des messages que leur communiquent des défunts ; d’autres ont la réminiscence de perceptions neuronales inhabituelles provoquées par une grave pénurie d’oxygène cérébral, qui aurait bien pu être mortelle. Ce n’est pas pour autant que les morts parlent aux médiums, ni que les victimes d’EMI ont vu l’au-delà. Les allusions à un complot niant la réalité de ces fantasmagories rejoignent de façon désolante ce relativisme ambiant qui prétend que 2+2=4 n’est qu’une hypothèse parmi d’autres.
L’impression que Clint Eastwood n’a pas perdu trop de temps à se renseigner sur le sujet qu’il traite s’étend à la façon dont il le traite. Ses trois histoires sont liées ensemble par une grosse ficelle qui fait regretter les brillants scénarios tripodes d’un Guillermo Arriaga (Amores Perros, Babel...) et sur un tel sujet, l’appel à l’émotion est trop facile pour être honnête. Le grand Eastwood peut mieux faire, il nous l’a souvent prouvé.
Jacques Vercueil
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