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Réalisation : Louise Archambault - scénario : Louise Archambault – directeur de la photographie : Mathieu Laverdière – Compositeur : François Lafontaine – Producteur : Luc Déry, Micro scope – Distributeur France : Haut et Cour
Avec :
Gabrielle Marion-Rivard (Gabrielle) – Alexandre Landry (Martin) – Mélissa Désormeaux-Poulin (Sophie) – Isabelle Vincent (la mère de Gabrielle) – Marie Gignac (la mère de Martin) – Vincent-Guillaume Otis (Rémi) - Robert Charlebois (lui-même)
Louise Archambault est une scénariste et réalisatrice canadienne. Elle a réalisé plusieurs courts métrages et un premier long métrage, Familia, en 2005, pour lequel elle a reçu le Prix Claude Jutra. Gabrielle est son second long métrage.
Résumé :
Gabrielle et Martin tombent fous amoureux l'un de l'autre. Mais leur entourage ne leur permet pas de vivre cet amour comme ils l'entendent car Gabrielle et Martin ne sont pas tout à fait comme les autres. Déterminés, ils devront affronter les préjugés pour espérer vivre une histoire d'amour qui n’a rien d’ordinaire.
Analyse :
Quoi de plus convenu que le sujet de Gabrielle : les répétitions d’une chorale qui doit se produire avec un chanteur célèbre, ici Robert Charlebois, et, parmi les choristes, deux jeunes qui tombent amoureux. Sauf qu’ici, les chanteurs et les deux héros, Gabrielle et Martin, sont des déficients intellectuels. Atteinte du syndrome de Williams, Gabrielle a l’oreille absolue et chante avec passion au sein de la chorale des Muses, composée uniquement de chanteurs souffrant de déficience mentale. Elle tombe amoureuse de Martin, qui le lui rend bien. Ils expriment leur amour de manière maladroite mais finissent pas inquiéter la mère de Martin qui veut les éloigner. Désespérée par cette séparation, Gabrielle veut tout faire pour conquérir son indépendance et retrouver Martin.
Un tel sujet aurait pu facilement tourner au mélo. Il n’en est rien grâce aux choix de la réalisatrice. Celle qui joue le rôle de Gabrielle, Gabrielle Marion-Rivard, est effectivement atteinte du syndrome de Williams, elle est extraordinaire et illumine le film. La chorale des Muses est une vraie chorale au sein d’un établissement spécialisé. Seul Martin est joué par un jeune acteur, Alexandre Landry ; la réalisatrice avait d’abord espéré pouvoir faire jouer le rôle à un handicapé, mais cela ne fonctionnait pas.
Le film nous interpelle en nous montrant la joie de ces « exclus » à faire de la musique mais aussi les limites de leur indépendance et les questions difficiles posées à leurs proches, la mère et la sœur de Gabrielle et la mère de Martin. L’amour donne des ailes mais leur faible autonomie crée des obstacles presqu’infranchissables à leur soif de liberté.
Ce film sensible et pudique évite les travers du film à thèse. Il a eu un gros succès au Québec, a reçu le Prix du public au Festival de Locarno et a été sélectionné pour représenter le Canada aux Oscars.
C’est un film simple, attachant, à mi chemin entre documentaire et fiction. Il aborde un thème difficile, la sexualité chez les handicapés légers, tout en montrant chez eux une réelle joie de vivre. Et l’émotion est forte quand ils chantent avec Robert Charlebois « je suis un gars bien ordinaire ».
Alain Le Goanvic
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