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Réalisation : Audrey Estrougo - Scénario : Audrey Estrougo, co-scénariste avec Agnès Caffin ; image : Guillaume Schiffman ; montage : Céline Cloarec ; distribution France : Rézo Films.
Avec :
Sophie Marceau (Mathilde Leroy), Marie-Sohna Condé (Elise Schoelcher), Eye Haidara (Nato Kanté), Anne Le Ny (Marthe Brunet), Suzanne Clément (Anita Lopes), Carole Franck (Babette)
Audrey Estrougo, réalisatrice et scénariste française, est née à Paris en 1983. Etudiante en arts du spectacle, puis régie lumière au théâtre et assistante de réalisation, son premier long métrage Regarde-moi (2007, prix Talents des cités) répercute le choc culturel de son arrivée, jeune adolescente, en cité de banlieue. Suit la comédie musicale Toi, moi, les autres (2010, défense des sans-papiers) puis le drame (viol) Une histoire banale (2014). La Taularde est son quatrième long métrage.
Résumé :
Pour faire évader son homme, un braqueur, Mathilde Leroy lui fournit une arme et est incarcérée à son tour. Cette professeure de lettres découvre, derrière les barreaux, une humanité et des façons de survivre qui l'épouvantent. Cet homme en valait-il la peine ?
Analyse :
Ce film très sombre, huis clos de femmes en prison, a néanmoins ses rayons de lumière grâce à la caractérisation des personnages et de leurs relations. Est très fortement exprimée la dure expérience de privation de liberté : la promiscuité inévitable et la dureté, apportée ou gagnée en prison, des femmes incarcérées ; l'impuissance devant le pouvoir pénitentiaire, incarné par une intéressante variété de personnalités ; la vie sans hommes, motif de plaisanteries mais aussi de souffrance ; la frustration des quelques occasions, éphémères, de rapprochement avec la vie extérieure, comme le parloir ou le coach sportif ; l'ignorance et l'incertitude sur ce qui se passe vous concernant, faute de communication ; et, à tout moment et sous maintes formes, l'humiliation, comme lors de l'incident du papier-toilettes. La recherche perpétuelle des façons de contourner interdits et obstacles devient un moteur de vie, et le signe que l'espoir subsiste.
La galerie des caractères, qu'il s'agisse des détenues ou des gardiennes (dont l'enfermement parallèle est intelligemment mis en lumière) est certes construite dans un but de démonstration, notamment à travers le traitement de la 'diversité', mais fonctionne bien et sans trop d'excès. La complexité des personnages est préservée, se révélant par exemple dans la scène du malaise de Jeanne.
Par contre, le récit qui sous-tend ce film à forte connotation documentaire m'en a paru l'aspect le moins convaincant. L'aveuglement de l'amour a certes beaucoup servi dans la littérature, mais le jeu excellent de Sophie Marceau ne suffit pas à établir la crédibilité de son personnage.
Jacques Vercueil
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