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Réalisation : Thierry Frémaux - D’après une série d’images tournées par Louis Lumière et ses opérateurs - Montage : Thomas Valette et Thierry Frémaux - Musique : Camille Saint-Saëns - Production : Sorties d’Usine Productions - Distribution : Ad Vitam
Avec :
Comme son compère Bertrand Tavernier, Thierry Frémaux est originaire de Lyon. Enfant des Minguettes à Vénissieux, il est très tôt un passionné de cinéma, un fou des salles obscures, entraîné par son père. Il étudie l’histoire sociale du cinéma et écrit un mémoire sur les débuts de Positif. Il devient en 1997 directeur de l’Institut Lumière, entreprend la restauration des films Lumière et crée le Festival du même nom en 2009. Gilles Jacob l’appelle à ses côtés au Festival de Cannes : d’abord directeur artistique, il est nommé Délégué Général en 2004.
Résumé :
Présenté à Cannes Classics en 2016, ainsi qu’au Festival de Toronto, ce montage de copies remarquablement restaurées offre un panorama unique des films montrés au public de 1895 à 1905, les « Vues Lumière ». Vouloir retrouver le chemin des salles de cinéma afin ‘d’accompagner le spectateur d’aujourd’hui dans cette découverte’, le rêve de Frémaux se matérialise sous nos yeux :Lumière ! L’aventure commence fera date.
Analyse :
Voilà un retour aux sources, les retrouvailles avec la fraîcheur du premier cinéma, le plaisir et la jubilation de découvrir le travail remarquable de restauration effectué dans les laboratoires de l’Institut Lumière. Le commentaire qui accompagne les images est sobre, documenté et pertinent. Déjà Bertrand Tavernier avait réalisé un petit film sur La Sortie des Usines Lumière (dont on apprend qu’il y a trois versions !) où il se livrait à l’analyse technique : position de la caméra, cadrage, arrière-plan et avant-plan, mouvements de la foule vers la droite et vers la gauche, passage d’un chien etc. De son côté, avec cette œuvre ambitieuse, Thierry Frémaux montre par l’abondance des Vues Lumière le constant souci d’Auguste Lumière, et ensuite de ses opérateurs envoyés dans les provinces françaises et dans le monde, de restituer la diversité du monde, la beauté de la vie et de l’action des hommes. Il n’ y a pas que L’arroseur arrosé (deux versions), premier film comique de l’Histoire, ou L’entrée en gare de La Ciotat… mais aussi des reportages sur les chasseurs alpins, un incendie au Québec, une balade en gondole sur le Grand Canal (invention du travelling), la vue du Trocadéro de la Tour Eiffel (travelling vertical cette fois). Le choix de la musique de Saint-Saëns, contemporain des Lumière, est judicieux, irradiant les images de longues phrases symphoniques.
Le ‘long métrage’ jamais réalisé se déroule au son de la voix chaude mais sans effet particulier, comme sur le ton de la confidence, du réalisateur. Il a classé les films par thèmes, guidant le regard du spectateur. On a pu compter 1.500 films (d’une durée de 50 secondes) et le montage en privilégie une centaine, dont certains sont de petits chefs d’œuvre de composition. Le regard des opérateurs est si précis qu’on est confondu par la force des plans, les mouvements de vie qu’ils contiennent. Il y a plus de 120 ans et déjà tout le cinéma ! Nos yeux sont tellement rivés sur les nouveaux films, toujours aussi nombreux de semaine en semaine, souvent épatants et remarquables, qu’on oublie la source d’où ils viennent. Lumière ! L’aventure commence rafraîchit et construit notre regard. Oui, il est bon de savoir comment cette aventure a commencé ! Et j’aime que la dernière image montre Scorsese, en visite à la Rue du Premier Film, souriant à la caméra.
Alain Le Goanvic
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