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Avec :
Alexandra Borbély (Mária) – Géza Morcsányi (Endre) – Zoltán Schneider (Jenő, DRH et ami d’Endre) – Eva Bata (la femme de Jenö) – Ervin Nagy (Sándor) – Itala Békés (Zsóka, la femme de ménage) – Réka Tenki (Klára, la psychologue) –Tamás Jordán (le médecin de Maria) – Picur (la biche) – Góliát (le cerf)
Prix du jury œcuménique dans la Sélection officielle Berlin 2017
Ce film a également reçu
Ildikó Enyedi est née en 1955 à Budapest. Elle étudie à l’université d’art dramatique et cinématographique de Budapest, mais elle n’obtient aucun diplôme. Après plusieurs courts métrages, elle réalise son premier long métrage, Mon XXème siècle, Caméra d’or au Festival de Cannes 1989 (section Un certain regard). En 1997, elle tourne Tamas et Juli pour la collection '2000 vu par… ' d’Arte. En 2017, Corps et âme obtient l’Ours d’or au Festival international de Berlin, ainsi que le prix du Jury œcuménique. En 2021, L’histoire de ma femme est présenté en compétition officielle au Festival de Cannes
Résumé :
Maria est embauchée comme contrôleuse de qualité dans un abattoir. La nouvelle employée paraît imperméable à tout contact autre que les nécessités professionnelles, aussi bien avec ses collègues qu’avec le directeur, Endre. Intrigué, ce dernier tente d’entrer en relation avec Maria. Ses efforts seront vains, jusqu’à ce qu’un évènement totalement incroyable les plonge tous les deux dans un monde de rêves communs.
Analyse :
D’emblée, Corps et âme s’ouvre sur deux espaces antagonistes : d’une part, une forêt enneigée où évoluent dans une atmosphère onirique un cerf et une biche ; de l’autre, un abattoir où des bovins sont pris au piège d’un réel brutal. C’est dans cet entre-deux qu’Ildikó Enyedi va tisser avec grâce une improbable romance. Le directeur de l’abattoir, Endre, paralysé d’un bras, ne quitte guère son bureau d’où il surplombe du regard l’activité du personnel. Le comportement en retrait de Maria, la nouvelle contrôleuse qualité, jugée hautaine par ses collègues, aiguise sa curiosité. Mais ses premières tentatives de contact se heurtent à la froideur de la jeune femme. Entre le maladroit directeur et la glaçante contrôleuse, les échanges professionnels se réduisent au strict nécessaire. Hors du travail, chacun d’eux vit dans un monde clos. Maria habite seule un appartement sans vie où chaque soir elle répète les mêmes rituels. Endre se retrouve chez lui avec pour seule compagne sa télé, devant laquelle il s’endort invariablement. Il faudra l’irruption d’un évènement invraisemblable, une enquête policière sur une partouze au sein de l’abattoir, pour découvrir qu’un étrange phénomène les lie l’un à l’autre : chaque nuit, ils rêvent d’une même forêt où un cerf et une biche tentent de s’apprivoiser. Entre un réel particulièrement prosaïque et un imaginaire du désir, Maria et Endre vont-ils pouvoir se frayer un chemin l’un vers l’autre malgré les infirmités du corps et de l’âme ? Sous une apparente simplicité formelle, le film d’Ildikó Enyedi secrète un charme à la fois sensuel et spirituel, à l’instar de la musique discrète qui accompagne les bruits de l’abattoir avant d’éclater avec l’émouvante chanson de Laura Marling, What He Wrote, véritable point d’orgue de Corps et âme.
Yves Ballanger
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