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Réalisation : Theodore Melfi co-scénariste : Allison Schrœder - Image : Mandy Walker - Montage : Peter Teschner - Distribution France : 20th Century Fox
Avec :
Naraji P. Henson (Katherine Goble-Johnson, la matheuse), Octavia Spencer (Dorothy Vaughn, la gestionnaire), Janelle Monáe (Mary Jackson, l'ingénieure), Kevin Costner (Al Harrison, le chef)
Theodore Melfi, originaire de Brooklyn (New York, 1971) a étudié dans le Missouri (psychologie) puis tenté sa chance à Los Angeles comme scénariste. Après des petits boulots, il signe et réalise en 1999 Winding Roads (*Routes sinueuses) puis des courts métrages jusqu'à Saint Vincent (2014), sorte de Gran Torino avec Bill Murray. Hidden Figures est son troisième long métrage, finaliste aux Oscars à plusieurs titres dont la performance d'Octavia Spencer.
Résumé :
Trois dames afro-américaines ont fait partie des équipes de brillants spécialistes qui assurèrent, dans les années 60, la victoire de la NASA dans sa compétition avec l'URSS pour la course à l'espace. Les obstacles qu'une société ségrégationniste et nourrie de préjugés opposait à l'accès de ces professionnelles à de telles fonctions et responsabilités, et leur réussite à les surmonter, forment le ressort du film.
Analyse :
L'histoire de ces trois personnalités remarquables était sans doute inconnue de la plupart, et leur parcours victorieux constitue un sujet sympathique et motivant. En outre, le contexte rend haletante la course contre la montre que les lancements réussis des Spoutnik et de Gagarine imposaient aux Etats-Unis en ces temps de chaude guerre froide. Cette urgence entre pour beaucoup, nous dit le scénario, dans la mise au placard des injustices anachroniques dont étaient victimes les héroïnes. Comme le dit le chef de la NASA à ses équipes réunies après le choc du vol spatial de Gagarine : « Pourquoi réussissent-ils mieux que nous ? Sont-ils plus intelligents, sont-ils mieux équipés, travaillent-ils plus que nous ? »
Que l'on ne s'attende pas à beaucoup de surprises dans ce récit linéaire et prévisible, agréablement peuplé surtout de braves gens avec quelques exceptions grinçantes que la culture ambiante a manifestement fourvoyées. Les détails ridicules, mesquins ou cruels dont est balisée la société raciste — comme ces toilettes Black Women qu'il faut aller chercher à l'autre bout du campus — sont savoureux et instructifs, et la magie d'une ère de découvertes stupéfiantes — comme la première apparition de notre planète sphérique et bleue sous les yeux d'un humain — se revisite avec grand plaisir, ainsi que la dépaysante irruption de gros ordinateurs avaleurs de cartes perforées, dérouleurs de rubans et cracheurs de papier dans des bureaux climatisés à leur seule intention. La démonstration des capacités hors du commun des trois héroïnes, qu'il s'agisse de la solution de problèmes balistiques résolus en grosses formules crayeuses sur tableau vert, d'un apprentissage-éclair de la programmation FORTRAN ou d'un plaidoyer ravageur opéré par une beauté charmeuse sur un juge défraîchi, fait partie de ces traits d'humour dont le film ne manque pas et qui tiennent autant aux caractères optimistes et enjoués des trois vedettes, qu'à l'habile malice du réalisateur.
Jacques Vercueil
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