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Réalisation : Nicolas Silhol - Scénario : Nicolas Silhol et Nicolas Fleureau - Musique Alexandre Saada - Production : Kazak Productions - Distribution France : Diaphana Distribution
Avec :
Céline Salette (Emilie Tesson-Hansen), Lambert Wilson (Stéphane Froncart), Violaine Fumeau (Marie Borrel), Stéphane de Groodt (Vincent)
Diplômé de la Fémis, Nicolas Silhol s’est fait remarquer par des courts métrages, notamment Tous les enfants s’appellent Dominique (2008) avant de tourner un moyen métrage , L’amour propre (2010), portrait d’un humoriste. Corporate (2016) est son premier long métrage.
Résumé :
Emilie Tesson-Hansen est une directrice des ressources humaines promise à un bel avenir dans le groupe Esen, jusqu’au jour où un des salariés se suicide, après avoir été poussé vers la sortie, la méthode managériale en vigueur étant de dégraisser les effectifs par découragement des éléments jugés moins performants. Alors qu’une inspectrice du travail enquête, la DRH se rend compte qu’elle va servir de fusible et elle décide de « ne pas payer toute seule ».
Analyse :
Ce polar social a d’abord le mérite de décrire assez finement un climat de souffrance au travail. Dissimulé derrière des relations pseudo-amicales où le tutoiement est de rigueur, le système de direction d’Esen est impitoyable et son directeur, joué par un Lambert Wilson bien hypocrite et glaçant, n’a aucun état d’âme. On aperçoit une salariée poussée en quelques minutes à accepter la « mobilité », c’est-à-dire le placard, et un autre, déjà placardisé, poussé à bout jusqu’à se tuer sur le lieu de travail. Le nouveau plan managérial prévoit en effet de ‘dégraisser’ les effectifs en décourageant les indésirables pour qu’ils partent d’eux-mêmes, ce qui évite de payer des indemnités de licenciement. Perchée sur ses talons de cadre dynamique, Emilie, la DRH, s’applique, à coups d’évaluations « comportementales », à être ‘corporate’, c’est-à-dire tout entière investie dans les intérêts de l’entreprise, mais on la sent sous l’emprise du stress en permanence. Le film montre également que les pouvoirs des inspecteurs du travail sont en réalité assez grands, pourvu qu’ils s’en servent. Violaine Fumeau interprète son rôle avec détermination et autorité, finissant par communiquer sa force et son courage à Emilie, DRH déstabilisée par le drame et qui retrouve peu à peu son humanité d’origine. Après qu’on a vu apparaître ces dernières années la nouvelle maladie du burn out, la description de Nicolas Nilhol devrait être bienvenue pour les salariés en butte à de telles méthodes. Son film est bien mené et très bien interprété, y compris les petits rôles.
Françoise Wilkowski-Dehove
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