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Réalisation : François Ozon - Scénario : François Ozon – Photographie : Manuel Dacosse – Montage : Laure Gardette - Distribution : Mars Films
Avec :
Marine Vacth (Chloé), Jérémie Renier (Paul et Louis), Jacqueline Bisset (Mme Schenker).
Formé à l’université (par Rohmer entre autres), François Ozon intègre la Fémis en 1992. Il a le don de surprendre d’une réalisation à l’autre. Sa filmographie témoigne de la diversité de son inspiration : le fantastique avec Les Amants criminels (1999), l’intimiste avec Sous le sable (2001), le thriller avec Swimming pool (2003), un film en costumes, Angel (2007), Frantz un drame de l’après-guerre (2016), etc. Avec ce film il explore un nouveau domaine, celui des fantasmes.
Résumé :
Chloé a mal au ventre. Paul, son psychiatre, semble l’avoir tirée d’affaire mais a dû interrompre ses soins lorsqu’il s’est trouvé amoureux et l’a épousée. Elle a rencontré, par hasard, Louis, le frère jumeau de son mari, dont elle ignorait l’existence et éprouve pour lui une forte attirance sexuelle. La jeune femme le retrouve régulièrement en cachette.
Analyse :
Dès la première séquence, le spectateur est profondément déstabilisé par les images d’un examen gynécologique qui se confondent avec l’iris des yeux de la patiente. « C’est dans ma tête ? », interroge-t-elle.
Le film de François Ozon (adaptation d’un roman de Joyce Carol Oates : Lives of the Twins) évolue dans le trouble. Trouble, le psychisme de Chloé, partagée entre son affection profonde pour Paul, et sa fascination pour Louis, le sombre jumeau, incarnation du Mal. Trouble, le décor blanc et figé du musée d’art moderne dans lequel elle est employée comme gardienne, alors que les étroits couloirs d’accès changent chaque jour, tantôt des sous-sols d’immeubles, tantôt des décorations en coulures de sang (allusion à un utérus stérile ?). Trouble surtout, la frontière entre fantasme et réalité.
Le réalisateur filme des scènes de sexe explicites et répétées. Elles ne semblent pas complaisantes mais éclairent le spectateur sur les problèmes profonds rencontrés par la jeune femme : la gémellité ne s’arrête pas aux amours de Chloé, elle envahit son univers et la menace. Découvrant une autre jeune victime de Louis, elle s’identifie à elle au point que la mère de sa ‘jumelle’ est sosie de sa propre mère. Dédoublement de personnalité chez une jeune femme qui accepte mal sa féminité ? Le thriller, évoluant dans une multiplication de miroirs, semble vouloir le suggérer. Il est bien conçu et maintient un réel suspense.
Dans quelle mesure, à la fin, les explications compliquées sur les jumeaux parasites sont-elles nécessaires au scénario ? Laisser le spectateur dans le flou aurait peut-être convenu davantage au caractère du discours.
Nicole Vercueil
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