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Avec :
Diane Kruger (Katja, Prix d’interprétation à Cannes), Denis Moschitto (Danilo), Numan Acar (Nuri), Samia Muriel Chancrin (Birgit), Johannes Krisch (Verteidiger Haberbeck), Ulrich Tukur (Jurgen Moller)’
Né en 1973 à Hambourg (Allemagne) de parents turcs ayant émigré dans les années 1960, Fatih Akin est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur allemand, dont l’œuvre évoque souvent l’immigration et auquel on doit : Head-On (Ours d’argent, 2004), De l’autre côté (Prix du scénario, Cannes 2009), Soul Kitchen (Grand prix Mostra de Venise, 2009), The cut (2014).
Résumé :
Une jeune femme perd son mari et son fils dans un attentat à Hambourg. Terrassée par la douleur, elle se reprend et décide de se battre contre les assassins.
Analyse :
C’est d’abord un grand plaisir que de voir la belle Diane Kruger, naturalisée américaine et trilingue allemand-anglais-français, jouer dans sa langue maternelle pour la première fois. Dans ce film elle incarne une femme désespérée après la mort de ses proches dans un attentat ‘venu de nulle part’ (aus dem nichts, titre original). Cette femme se reprend ensuite en mains pour châtier les coupables. Sa silhouette gracieuse et fragile, son visage mouillé, sans maquillage, rendent bien compte de sa souffrance. Dès les premières images, Fatih Akin revient sur le thème de l’immigration, avec un mini-film d’amateur, caméra à l’épaule, sur le mariage, en prison, d’un détenu kurde, Nuri, avec une belle Allemande blonde, Katja. L’histoire, qui commence six ans après, s’inspire de faits réels : une série d’attentats contre les immigrés turcs en Allemagne de 2002 à 2007, commis par des néo-nazis. En 2018, l’attentat de In the fade fait écho aux explosions récentes en Europe et ailleurs, qui ont fait des centaines de morts. Le réalisateur exprime son indignation face à l’horreur de l’explosion et il montre son empathie avec la douleur des familles. L’implication des secours, leur difficulté à annoncer la mauvaise nouvelle, les réactions des proches sont également filmées avec délicatesse.
Le procès, après l’enquête de la police qui a arrêté un couple de jeunes nazis, est restitué dans les détails, au cours de plusieurs scènes, dont certaines sont sordides – un expert rapporte d’une voix précise et neutre les ravages provoqués par les clous de la bombe artisanale sur les différentes parties des corps du père et de l’enfant, retrouvés carbonisés. Fatih Akin prend nettement parti pour dénoncer une justice allemande partisane puisque, malgré des faits indéniables, elle déclare les deux néo-nazis non coupables. Après le procès, le film prend des allures de thriller. Il se déplace en Grèce ou Katja est sur les traces d’un témoin qui a menti au procès, un membre du parti grec d’extrême droite, Aube dorée). La suite et la fin du scénario sont plutôt cohérentes. Certains critiques ont trouvé qu’il pleuvait beaucoup dans le film mais on est à Hambourg et cela arrive souvent ! En plus cela nous vaut de belles scènes d’extérieur avec une Diane Kruger dont les cheveux et le visage trempés font écho à ses larmes ainsi que des face à face intimistes, à l’abri, au son léger de la pluie qui tombe dehors.
Françoise Wilkowski-Dehove
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