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Réalisation : Eric Judor - Scénario : Noé Debré et Blanche Gardin - Image : Vincent Muller - Montage : Jean-Denis Buré - Distribution France : StudioCanal.
Avec :
Eric Judor (Victor), Blanche Gardin (Gaya), Youssef Hajdi (Simon), Celia Rosich (Jeanne)
Éric Judor, né en 1969 à Meaux, acteur et réalisateur, est d'abord connu comme humoriste. Après des petits boulots en Amérique du Nord, il organise chez Bouygues les plannings des ingénieurs sur plates-formes pétrolières. Sa rencontre avec Ramzy Bedia lance le duo 'Eric et Ramzy' qui brûle la scène par son humour absurde, puis débouche sur le grand écran (notamment La Tour Montparnasse infernale, 2001) et enfin sur la réalisation (Seuls Two, 2008 ; Halal police d'État, 2011 ; La Tour 2 Contrôle Infernale, 2016). Il joue Marius dans Hibou, 2016, tourné par Ramzy, mais est seul aux commandes de Problemos.
Résumé :
Retour de vacances, Victor et Jeanne s'arrêtent auprès d'un ami qui anime une communauté de ZADistes luttant contre un projet de parc aquatique. Mais voilà que le monde est victime d'une pandémie foudroyante qui n'épargne que leur groupe isolé. Ils sont désormais responsables de leur futur et de celui de la planète...
Analyse :
Une bouffonnerie, certes, à l'humour de café du commerce. Cependant les gags sont assez nombreux, rythmés et souvent réussis, pour que l'on passe un bon moment. Un film à tout petits moyens, aussi, comme le montrent par exemple les scènes d'affrontement avec la police... mais cette frugalité n'est-elle pas opportune pour une histoire plongée dans la contestation de la société du gaspillage ?
Et puis il y a un fond, qui peut irriter, mais ne devrait pas laisser indifférent, malgré les approximations et caricatures du genre. Judor et Gardin se moquent, sans pitié mais sans cruauté non plus, d'une ribambelle de clichés politiquement corrects dont ils fustigent l'absurdité et le manque de sincérité... Sont ainsi mis en scène des avatars illuminés de la liberté (l'enfant laissé innommé pour ne pas entraver son libre choix), de l'égalité (qui veut que l'on brûle la maison que Simon s'était construite, seul à le faire), de la fraternité (qui, au nom de la protection du groupe, fait expulser celui qui s'est risqué auprès des victimes de la pandémie, ou lance les ZADistes à la chasse de quelques réfugiés survivants de la catastrophe). De nombreuses terreurs écologiques sévissent, comme la haine du vaccin, et la transformation des envies en droits, grand moteur des revendications post-modernes, est pratiquée avec vigueur : « Rien de ce qu'un autre peut avoir ne doit m'être interdit » ou avec rancœur, comme lorsque Gaya voit ses avances rejetées : « J'ai le droit de ne pas vouloir, non ? lui dit le partenaire ambitionné — Qui demande a des droits, aussi ! »
Critique des dérives ridicules ou nuisibles de préoccupations légitimes d'une part, moquerie de l'écart entre les paroles et les actes d'autre part, il n'y a rien là de bien original, mais le non-conformisme parfois réactionnaire qui prévaut dans ce fabliau fait entendre une petite musique inhabituelle et aide à ne pas tenir pour acquises toutes les sentences de la bien-pensance.
Jacques Vercueil
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