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Réalisation : Fabrice Gobert - Scénario : F. Gobert, Valentine Arnaud - Montage : Bertrand Nail – Photo : Patrich Blossier – Son : Martin Boissan – Musique : Jean-Benoît Dunckel – Distribution : Wild Bunch
Avec :
Laurent Lafitte ( (Antoine Leconte), Chiara Mastroianni (Solange), Pio Mamai (Boris), Clotilde Hesme (Ingrid), JC Clichet (Jeff), JF Sivadier (Benezer)
Né en 1974, Fabrice Gobert est à la fois scénariste, réalisateur et producteur. A son actif : son précédent film Simon Werner a disparu 2010, présenté à Cannes (Un certain regard), Les Revenants, mini-série TV en deux saisons 2012 et 2015. Goût prononcé pour le fantastique et les situations étranges de la vie et de…la mort.
Résumé :
Antoine Leconte est un homme de pouvoir arrogant et dominateur, tant dans son milieu professionnel que dans sa vie privée. Au terme d’une journée particulièrement oppressante, manifestée par deux malaises cardiaques, il est plongé dans le coma. Sorti du coma, son retour à la réalité est une épreuve pleine de mystères.
Analyse :
Le film peut être vu (et compris ?) de plusieurs façons : mémoire troublée et fragmentée d’un homme en situation de mort clinique, cauchemar traumatique, fantasme d’une vie double. Avec une fin énigmatique, le film se déroule de manière linéaire à la suite d’un « coup de feu » suivi d’un écran noir. Antoine est en salle de réanimation, assisté d’une infirmière au visage avenant. Soudain, il se lève et quitte l’hôpital…pour se rendre sur le lieu de son travail. Il marche comme dans un rêve ! Afin de comprendre quelque chose à l’histoire, le spectateur est sans cesse invité à relever les lieux traversés (l’immeuble de la télé, l’appartement de Solange, la salle des matches de boxe), les actions engagées (la convocation à la Police), les paroles échangées (avec Solange, Ingrid, Jeff). Mais il y a aussi l’espace ouvert à l’imaginaire d’Antoine : et s’il pouvait recommencer sa vie autrement ? Ou tout au moins la raconter de façon nouvelle. Antoine n’était-il qu’un animateur d’une chaîne privée de télé, et non le patron, comme la première partie du film nous le fait croire. Le sujet –ou la trame – du film est un travail de mémoire à court terme. Elle est ce qu’on appelle « la mémoire épisodique », impliquant le sujet dans la conscience de sa propre vie. Mais voilà, le scénario brouille les repères, comme si on avait éparpillé et changé l’ordre des évènements. Le récit de la mémoire ressemble à un puzzle. Seul un évènement concret est donné dans l’histoire embrouillée : les deux attaques cardiaques annonciatrices d’un collapsus très grave. Le personnage se déplace dans une allée de miroirs (voir la séquence quand il est « de retour » dans l’appartement de Solange), son image se reflète et se répond, elle est éclatée. Dans une des dernières séquences, on assiste une deuxième fois au retour d’Antoine au bureau, il est guéri ( ?), il est accueilli par ses collègues – alors que la première fois, l’accueil fut plutôt distant (c’était l’animateur de la météo et non le tout puissant directeur qui revenait). Film intéressant et captivant sur le travail de la conscience, engageant souvenirs, remémorations, fantasmes. «La vie est un songe, racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur » (Macbeth)
Alain Le Goanvic
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