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Avec :
Juan Margallo (Le Vieil Homme) ; Tomas del Estal (Le Fossoyeur) ; Manuel Moron (Le Chauffeur de la voiture) ; Itziar Aizpuru (La Vieille Femme) ; Julio Jung (L'employé des Archives).
Prix INTERFILM pour la promotion du dialogue interreligieux Venise 2017
Réalisation et scénario : Alireza KhatamiAlireza Khatami est iranien. Après des études en Malaisie il obtient un Master en production de film aux Etats-Unis. Repéré par la Cinéfondation de Cannes, il y est invité en résidence en 2012, puis au campus des jeunes talents de Berlin et au Talent Lab du festival de Toronto. Los versos del olvido est son premier film, il a été sélectionné à la Mostra de Venise en 2017 où il a reçu le Prix INTERFILM pour la promotion du dialogue interreligieux et le Prix Orizzonti du meilleur scénario.
Résumé :
Le Vieil Homme est responsable du cimetière et de la morgue, petit établissement vétuste en surface mais dédale en sous-sol où sont entreposées les archives des défunts depuis son origine. Il découvre le cadavre d'une jeune femme inconnue battue à mort par des miliciens au cours d'une manifestation.
Analyse :
Les personnages de ce film n'ont pas de nom. Le réalisateur n'a pas oublié de les nommer, mais eux-mêmes ont inconsciemment enfoui leurs souvenirs personnels dans un coin où, ils l'espèrent, leur mémoire ne pourra pas les faire ressurgir. Les premières images du film sont puissantes : Le Vieil Homme, silencieux, est adossé à un arbre et écoute une voix, sortie du sol, raconter une histoire ponctuée par des jets de terre à ses pieds, l'histoire d'une vie achevée pour laquelle la pelle du Fossoyeur, invisible (sauf aux dernières images du film), fait gicler la terre. Le vieillard tend la main pour partager des grains de raisins avec ce compagnon. Cette main tendue vers le royaume des morts est une image particulièrement juste comme introduction au récit.
Le Vieil Homme, gardien du cimetière et de la morgue attenante, ne pénètre dans le labyrinthe des archives en sous-sol que muni d'un grossier fil d'Ariane accroché à l'entrée, qui lui permet de retrouver le chemin de retour qu'il pourrait avoir oublié. Il devra prendre sa retraite car l'établissement vient d'être désaffecté. Des rencontres, des événements, contribueront à faire revivre sa mémoire affective que les douleurs, les horreurs vécues, avaient effacée. Comme Saul dans le film Le fils de Saul de Làszlo Nemes, il adopte pour 'fille' une jeune manifestante tabassée à mort et tiendra à lui donner une sépulture, piégeant en même temps ses persécuteurs.
Par sa qualité poétique et émotionnelle, ce film est entre autres un hommage du réalisateur à son maître Ashgar Farhadi (Prix œ;cuménique 2011 pour Uneséparation) qui lui a mis le pied à l'étrier mais dénote aussi une parfaite maîtrise de la sobriété nécessaire pour traiter des sujets aussi touchants. Pour Alireza Khatami, l'essentiel du film est dans sa réponse à « une nécessité de se souvenir du passé et de résister à la violence. »
Nicole Vercueil
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