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Avec :
Helen Mirren (Ella Spencer), Donald Sutherland (John Spencer), Christian McKay (Will Spencer), Janel Moloney (Jane Spencer)
Paolo Virzi, né à Livourne en1964, Lettres et Philosophie à Pise, sera diplômé à Rome (1987) du Centre expérimental de cinématographie où enseigne son mentor, le scénariste Furio Scarpelli. Son premier long métrage La bella vita (1994) obtient plusieurs prix, confirmés avec Ferie d'agosto (Vacances d’août) (1995, David de Donatello) puis Ovosodo (1997, Lion d’or à Venise). La plupart de ses films seront vus en France, où il reçoit (Annecy 2008) le Prix Sergio Leone pour son œuvre cinématographique. Films récents : 2013 Les Opportunistes (Il Capitale umano), 2016 Folles de joie (La Pazza gioia) présenté à Cannes.
Résumé :
Un vieux couple disparaît : ils se sont enfuis dans leur vieille autocaravane, le 'cherche-vacances' (Leisure Seeker). Leurs enfants, quadras, sont épouvantés : la mère gravement malade interrompt un traitement indispensable, le père n'a plus du tout sa tête...«
Analyse :
Pour le réalisateur, le pari était risqué, avec ces vieillards en fin de vie, ce douloureux cancer, cet Alzheimer virulent qui promène sa victime d'égarement en égarement... Mais Virzi, par le ton adopté et grâce à deux merveilleux acteurs, réussit à captiver, à distraire et à intéresser, en évitant le plus possible d'émouvoir. Si bien que le thème du film est l'amour de la vie - mais pas n'importe laquelle. Amour familial et conjugal, aussi.
C'est une dernière vacance, en forme de lune de miel, que s'offrent en effet les éternels amoureux - qu'offre Ella, en réalité, car elle seule est capable, ô combien ! de discerner et vouloir. Voyage-pèlerinage vers de chères lubies, comme Hemingway que John, ancien professeur de littérature, récite par cœur ; voyage-découverte, géographique, mais surtout d'un présent aussi nouveau que peu engageant — voir le rallye pro-Trump, ou la cohue commerciale chez Hemingway.
La dureté de la situation n'est pas esquivée : pour les enfants, angoissés, responsables, impuissants ; et pour Ella, devant l'insupportable éparpillement de John entre présent, passé, et néant ; pour John, dans ses brefs moments de lucidité, devant la souffrance d'Ella et sa propre diminution. Mais les multiples péripéties du voyage et les obligations immédiates de l'existence fonctionnent, pour eux et pour nous, comme autant de distractions.
La fin du film exprime le plaidoyer de Virzi sur un sujet qui, dans toutes nos sociétés vieillissantes, s'impose sur le devant de la scène sans avoir trouvé encore de réponse satisfaisante (y en a-t-il une ?) : la dignité de la vie, jusqu'au bout.
Jacques Vercueil
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