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Fiche technique :
 – Scénario : Emmanuel Finkiel d’après l’œuvre de Marguerite Duras – Photographie : Alexis Kavirchyne – Montage : Sylvie Lager, David Vranken – Son : Antoine-Basile Mercier – Distribution France : Les films du Losange.«  

Avec :
Mélanie Thierry – Benoit Magimel – Benjamin Bioley – Shulamit Adar – Emmanuel Bourdieu – Grégoire Leprince-Ringuet 

La Douleur

2018, 126min.

Réalisation : Emmanuel Finkiel

Biographie :

Né en 1961 à Boulogne Billancourt, Emmanuel Finkiel commence sa carrière en 1979, comme assistant-réalisateur, auprès de Jean-Luc Godard, Krzysztof Kieslowski, ou Bertrand Tavernier. En 1995, il passe lui même derrière la caméra et réalise Madame Jacques sur la croisette, qui obtient le César du meilleur court-métrage. En 1999, il réalise son premier long, Voyages, également récompensé par le César du premier film. En 2009, il réalise Nulle part, terre promiseLa douleur est son quatrième long métrage. 

Résumé :

Juin 1944, la France est sous l’occupation allemande. L’écrivain Robert Antelme, figure majeure de la Résistance, est arrêté et déporté. Sa jeune épouse Marguerite, écrivaine et résistante, est tiraillée par l’angoisse de ne pas avoir de ses nouvelles et sa liaison secrète avec son camarade Dyonisos. Elle rencontre un agent français de la Gestapo, Rabier, et, prête à tout pour retrouver son mari, se met à l’épreuve d’une relation ambiguë avec cet homme trouble, seul à pouvoir l’aider. 

Analyse :

« La douleur » texte de Marguerite Duras paru en 1985, est le fond de ce récit. Ce texte a été écrit d’après la relecture qu’elle fait, en 1985, de ses cahiers de journal intime concernant cette période des années 44-45. Et le texte, en voix off, soutient souvent la narration filmique. Le film commence par une séquence où Marguerite dit ne pas se reconnaître dans ces cahiers, ne pas se souvenir de les avoir écrits. Comment savoir alors si ce qui nous est montré c’est le contenu des cahiers ou les souvenirs que leur lecture provoque chez Marguerite. On comprend vite que nous n’avons pas un film sur l’occupation allemande et la résistance mais sur la mémoire et ce que deviennent les souvenirs au bout de 40 ans. D’où des images qui cherchent surtout à rendre les états intérieurs de Marguerite attendant le retour de son mari, à rendre même ce qui sépare le contenu de ces cahiers et ses souvenirs. C’est tantôt du « floutage », tantôt un travail sur les couleurs, tantôt la musique qui traduit l’incertitude dans laquelle se trouve Marguerite par rapport à ses propres sentiments et ses propres évocations du passé. La voix-off s’accorde parfaitement à ce rendu de l’image.

En ce qui concerne le contexte du récit, le rendu en est très précis car les quelques scènes de reconstitution du passé par le cinéaste échappent à ces effets de flottement des souvenirs. Et l’on voit bien comment Marguerite laisse Rabier l’aborder et la courtiser dans un Paris occupé. Dans ses relations avec ses camarades résistants, l’image se fait plus mouvante, plus décolorée, comme si ces relations étaient pénétrées par l’ambiguïté de Marguerite vis-à-vis de Dyonisos. Et de sa propre position par rapport à Rabier.

La douleur, dont il est question par le titre, s’inscrit dans ce vécu de l’attente toujours déçue et renaissant sans cesse. Elle fait tellement partie de Marguerite que l’on ne sait si le retour de son mari suffira à l’en délivrer. Et l’actrice, Mélanie Thierry, traduit admirablement cette douleur qui fait tellement corps avec son personnage que l’un de ses amis lui dira « A qui êtes-vous le plus attachée ? A Robert Antelme ou à votre douleur ? »

Film admirable et très émouvant par l’adéquation des images au propos.

Maguy Chailley

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