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Avec :
Eriq Bouaney (Abbas), Sandrine Bonnaire (Carole), Aalayna Lys (Asma), IbrahimDarboe (Yacine)
Mahamat-Saleh Haroun est né au Tchad en 1961. En 1980, il fuit la guerre civile vers le Cameroun puis la France où il fait des études de cinéma à Bordeaux et devient journaliste. Ses premiers longs métrages sont Abouna (2003) et Daratt (2006). Après Un homme qui crie, Prix du Jury à Cannes 2010, il tourne Gri-gri (2013). Une saison en France est son premier film réalisé en France. Depuis février 2017, il est ministre du Développement touristique, de la Culture et de l’Artisanat du Tchad.
Résumé :
Abbas a fui la Centrafrique avec ses deux enfants et tente de se rebâtir une vie en France. L’existence n’est pas simple pour un réfugié en attente d’un permis de séjour permanent.
Analyse :
Les rares films sur les migrants réalisés jusqu’à présent parlaient surtout du dur voyage vers l’Europe, comme Hope ou encore La pirogue. Le film de Mahamat-Saleh Haroun s’attaque ici à la difficile intégration en France. Le réalisateur préfère le terme de ‘réfugié’ à celui de ‘migrant’ car il y a le mot ‘refuge’ dans réfugié et c’est bien de cela que parle le film. Seul un Africain ayant vécu l’exil pouvait aborder ce sujet avec autant de vérité. Au début, Abbas et ses enfants vivent dans un appartement prêté par une âme compatissante. Toute trace de misérabilisme est absente. Les enfants vont à l’école, leur père part à l’aube pour travailler et tous parlent un français impeccable, le père étant un ancien professeur de français à Bangui. Tous rêvent d’une vie normale et pourquoi pas avec Carole, une Française d’origine polonaise. Haroun en profite pour faire un parallèle entre les réfugiés juifs en 1938 et ceux de maintenant. Ce qui intéresse le réalisateur c’est d’analyser les réactions de ses personnages quand ils sont confrontés, au sein du pays qui les accueille, à une autre violence : celle d’une administration aux règles opaques qui menace à tout moment, après les avoir laissés s’intégrer jour après jour, de les expulser. Les scènes tournées à la Cour nationale du droit d’asile sont particulièrement édifiantes car elles montrent l’inhumanité de l’administration qui pousse certains réfugiés à des actes extrêmes comme le frère d'’Abbas qui va s’immoler par le feu. Le film n’a pas de conclusion visible. La dernière scène se situe dans la jungle de Calais après qu’elle a été ‘vidée et nettoyée’, ce qui la rend encore plus angoissante.
Jean Wilkowski
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