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Avec :
Jean-Paul Rouve (Jeff Tuche), Isabelle Nanty (Cathy Tuche), Claire Nadeau (Mamy Suze), Sarah Stern (Stephanie Tuche), Pierre Lottin (Will Tuche), Theo Fernandez (Donald Tuche dit Coin-Coin), Scali Delpeyrat (Bichon premier ministre), Philippe Magnan (Papin ex-président).
Olivier Baroux est né en 1964 à Caen. Après une carrière d'humoriste et animateur de télévision, un temps en duo avec Kad Merad, il réalisera à partir de 2007 une dizaine de films, dont les trois Tuche (2012, 2015, 2018). Il est également scénariste et acteur.
Résumé :
Le chef de la famille Tuche, devenu maire de Bouzolles, voudrait que le TGV s'y arrête. Pour être entendu du président de la République, il se porte candidat aux élections, et l'emporte. Bien décidé à ce que rien ne change dans ses habitudes et celles de sa tribu, il angoisse les 'gens bien' et réjouit les autres.
Analyse :
Faut-il voir ce film ? On peut s'en passer. Faut-il l'éviter ? Et pourquoi donc ? Autour des parents Jeff et Cathy Tuche, le 'héros' de ce film est une indissoluble famille de six personnes en trois générations, tous plus ou moins déjantés. Mamy Suze et son petit-fils Will, cas extrêmes de vitalité débile, sont là pour montrer que chez les Tuche, l'amour est un absolu qui ne connaît pas de raison. « Un pour Tuche, Tuche pour un ».
C'est pour rire que l'on va voir les Tuche, et l'on rit. J'ai noté, à la séance où j'étais, une cinquantaine d'éruptions entre rires isolés (une vingtaine), rires à plusieurs (autant) et rires assez généraux (une demi-douzaine) : la recette marche donc. Quelle recette ? Des gags qui, plus que sur la surprise mécanique, jouent sur la connivence du spectateur avec le héros : une connivence avec ces personnages de petits, avec ceux qui vivent difficilement, étrangers à la 'culture', persuadés que tout est fait par et pour les non-petits, selon des mécanismes auxquels ils ne peuvent ni ne veulent rien comprendre. Difficile de ne pas lire dans un tel portrait, censé nous amuser, une pesante dose de mépris, cependant.
La connivence est à double détente. Lorsque Cathy, ayant mobilisé le ministre de l'école pour résoudre l'exercice scolaire d'une fillette, constate « Si lui n'arrive pas à répondre à la question de la maîtresse, c'est bien qu'il y a un problème de programmes, non ? » elle suscite, au premier degré, l'approbation de qui renvoie sur l'institution la responsabilité des échecs, et au second degré, l'amer amusement de qui voit, dans ce propos, être moqué un populisme envahissant.
Ce troisième LesTuche puise à la louche dans les clins d'œil d'actualité : l'élection-surprise de Jeff, grâce à la disqualification de ses adversaires — l'un ayant embauché sa femme comme assistante parlementaire, l'autre ayant perdu les pédales lors d'un débat télévisé — en rappelle bien sûr une autre, tandis que le président Jeff tondant la pelouse de l'Elysée où la première dame étend son linge offre une démonstration d'hyper-normalité.
Alors, pourquoi bouder son plaisir ? Faut-il se sentir bête de rire à ça ? La provocation anti-bourge-intello est omniprésente, il faut n'être ni l'un ni l'autre pour ne pas se sentir visé... Pour ma part j'ai, entre autres, savouré la référence aux dessins animés de Dumbo et Pinocchio, mais je n'en dis pas plus, pour ne pas trop divulgacher.
Jacques Vercueil
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