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Avec :
Franz Rogowski (Christian), Sandra Hüller (Marion), Peter Kurth (Bruno)
Thomas Stuber est né en 1981 à Leipzig, en RDA. D’abord scénariste il réalise en 2015 son premier long métrage Herbert, puis deux autres, primés dans des festivals. Dans ce quatrième film il adapte avec l’auteur une nouvelle de Clemens Meyer.
Résumé :
Christian, jeune homme taciturne, embauché dans un supermarché de l’ex-RDA, y rencontre « dans les allées » une collègue, Marion, et tombe amoureux. Son supérieur direct, Bruno, lui apprend le métier, de façon bourrue et paternelle. Il s’intègre peu à peu à l’équipe très solidaire de ses collègues qui forme une sorte de famille pour les solitaires qu’ils sont presque tous.
Analyse :
Thomas Stuber embellit, par le regard poétique qu’il lui porte, un quotidien que beaucoup trouveraient morose. Le ballet des charriots élévateurs dans les allées d’un supermarché au son du Beau Danube bleu vaut celui des planètes et des vaisseaux spatiaux de 2001, l’Odyssée de l’espace, la nacelle d’un de ces chariots fait entendre en descendant le bruit de la mer et, lors d’une rencontre autour de la machine à café, le bruit d’un feuillage agité par le vent peut faire croire que la tempête qui s’élève dans les cœurs a atteint le palmier de la photo censée décorer le lieu.
On espère alors que l’histoire racontée en voix off par Christian, principalement l’histoire de son amour pour la piquante Marion, aura une issue heureuse. Tout ce qui importe à Christian se trouve dans ce supermarché où il prend un nouveau travail, et, on le comprend vite, un nouveau départ. Ce supermarché n’a rien à voir avec celui montré dans La loi du marché de Stéphane Brizé : les chefs qu’il rencontre au quotidien sont bienveillants (les caméras de surveillance leur permettent de suivre sans le gêner ses progrès dans le maniement des engins), et ses collègues semblent sortis d’un film de Kaurismaki, aussi laconiques que les personnages du réalisateur finlandais, et pratiquant comme eux la solidarité ouvrière.
Mais les références cinématographiques ne sont que des hommages car Thomas Stuber signe une œuvre originale. Subtil et pudique, avec des personnages attachants magistralement interprétés, le film dessine aussi par petites touches un tableau de l’ex-RDA après la réunification.
Souhaitons un grand succès à ce film primé cette année par le Jury œcuménique de la Berlinale, le festival de Berlin.
Christine Champeaux
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